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<html>
<head>
<title>R<>seaux</title>
</head>
<body>
<h1>Qu'est-ce qu'un r<>seau<61>?</h1>
<p>Vous trouverez ici expliqu<71> ce qu'est un r<>seau, et comment les
ordinateurs communiquent entre eux. En un mot, ce qu'est Internet...
</p>
<div class="encadre">Ce cours r<>sulte de la compilation d'articles
parus dans le <cite><a
href="&url.tuteurs;docs/hublot/">Hublot</a></cite> en 1999-2000.</div>
<h2>Des uns et des z<>ros</h2>
<p>
Les ordinateurs n'ont que deux doigts, contrairement aux humains. Ils
comptent et manipulent l'information uniquement sous la forme de 0 et
de 1<>; c'est le choix fondamental, l'information minimale, qui
s'exprime ainsi (vrai/faux, ouvert/ferm<72>, oui/non, etc). Une telle
information est appel<65>e un <em>bit</em>. Comme un bit ne contient pas
grand'chose, on groupe plusieurs bits pour qu'ils forment, ensemble,
une information plus complexe.
</p>
<p>
Huit bits ensemble forment un <em>octet</em>. Chaque bit a une place
particuli<EFBFBD>re dans l'octet, ce qui permet de faire 256 combinaisons
(2<sup>8</sup>). Un octet est adapt<70> pour coder un caract<63>re
occidental (il y a suffisamment de place pour les 26 lettres, avec les
minuscules, les caract<63>res accentu<74>s, les chiffres et quelques autres
signes typographiques).
</p>
<h3>Unit<69>s de mesure</h3>
<p>Les quantit<69>s de donn<6E>es traitables par les ordinateurs se
chiffrent d<>sormais en millions et milliards d'octets. Les
informaticiens ont donc con<6F>u des unit<69>s adapt<70>es. Le
<em>kilo-octet</em> (<code>Ko</code>) comporte 1024 octets
(2<sup>10</sup>). (et non 1000 : 1000 est un nombre rond en base 10,
mais pas en base 2; en revanche, 1024 s'<27>crit 10000000000 en base 2).
</p>
<p>
Le <em>m<>ga-octet</em> (<code>Mo</code>) est constitu<74> de 1024 Ko
(plus d'un million de caract<63>res), et le <em>giga-octet</em>
(<code>Go</code>) vaut 1024 Mo. On commence <20> parler de
<em>t<>ra-octet</em> (<code>To</code>) mais c'est encore un peu trop
cher.
</p>
<p>
Une image plein <20>cran <20><>p<EFBFBD>se<73><65> environ 1 Mo, voire plus si on veut une
grande palette de couleurs. Une simple disquette contient environ 1.44
Mo, et un CD-ROM 660 Mo. Un DVD-ROM p<>se jusqu'<27> 17 Go (plus de 17
milliards de caract<63>res). Pour donner une <20>chelle de valeur, disons
que la Bible, correctement encod<6F>e, tient en 1 Mo (un peu moins d'une
disquette), et que l'<cite>Encyclopedia Universalis</cite>, avec
sch<EFBFBD>mas, photos et quelques animations, rentre dans un CD-ROM.
</p>
<h2>Code Morse, multim<69>dia et centre de tri</h2>
<p>
Stocker des informations est bel et bon<6F>; mais il est tentant de
pouvoir en <20>changer, sans quoi la scl<63>rose guette. On peut transporter
des disquettes, des CD-ROMs ou d'autres supports du m<>me genre<72>;
c'est assez efficace en termes de d<>bit (exercice : calculer la
quantit<EFBFBD> d'informations transportable dans une camionnette qui serait
pleine de CD-ROMs &mdash; c'est tout simplement colossal)<29>; mais
le temps de r<>ponse est long, tr<74>s long. Et puis, l'informaticien
n'aime pas se lever de sa chaise s'il n'y est pas pouss<73> par une
n<EFBFBD>cessit<EFBFBD> imp<6D>rieuse (aller prendre sa dose de Coca-Cola par exemple).
</p>
<p>
Donc, il s'agit de doter les ordinateurs de moyens de
communication. Pour coder des 0 et des 1, certains protocoles adapt<70>s
sautent aux yeux : le code Morse par exemple. On transmet des <20>longs<67>
et des <20>brefs<66>. Le seul probl<62>me est que le d<>bit n'est pas tr<74>s
satisfaisant : deux bons op<6F>rateurs peuvent s'<27>changer 3 bits par
seconde, et une visio-conf<6E>rence (de mauvaise qualit<69>) en exige au
moins 60 000. M<>me un t<>l<EFBFBD>phone portable, <20> la qualit<69> de son
douteuse, doit <20>changer 9 600 bits par seconde.
</p>
<p>
N<EFBFBD>anmoins l'analogie est riche. En effet, en regardant de plus pr<70>s,
quand un message est envoy<6F> en Morse par t<>l<EFBFBD>graphe, son texte est
pr<EFBFBD>c<EFBFBD>d<EFBFBD> du nom du destinataire : au XIXe si<73>cle, il n'y avait pas de
ligne directe de New-York <20> Los Angeles<65>; le message devait
passer par diff<66>rents op<6F>rateurs qui recevaient le message et le
r<EFBFBD>exp<EFBFBD>diaient imm<6D>diatement dans la bonne direction. Un message pour
San Francisco prenait au d<>but le m<>me chemin. Ce principe de message,
sautant de poste en poste, redirig<69> <20> chaque poste en fonction de sa
destination, est le fondement d'Internet. C'est ce qu'on appelle un
r<EFBFBD>seau par paquets, par opposition au t<>l<EFBFBD>phone, qui est un r<>seau par
circuits.
</p>
<h2>Le soleil a rendez-vous avec la lune</h2>
<p>
Il existe deux types de r<>seaux : les r<>seaux par paquets et les
r<EFBFBD>seaux par circuits. Le premier type est celui du Morse d<>crit dans
le num<75>ro pr<70>c<EFBFBD>dent : chaque information est un message qui transite
de centre de tri en centre de tri, suivant l'adresse du destinataire;
personne ne s'occupe de l'int<6E>gralit<69> de la transmission, et tout
probl<EFBFBD>me est par essence local.
</p>
<p>
Le deuxi<78>me type de r<>seau est celui du t<>l<EFBFBD>phone : un rendez-vous est
pris entre les deux parties, une communication physique est <20>tablie
jusqu'<27> ce que l'un des deux raccroche.
</p>
<p>
Ces deux types de r<>seaux ont des avantages et des inconv<6E>nients
oppos<EFBFBD>s. Essentiellement :
</p>
<ul>
<li> Un r<>seau par circuits permet de garantir un d<>bit, une fois la
connexion effectu<74>e, alors que les paquets sont envoy<6F>s <20> la gr<67>ce
de Dieu.</li>
<li> Un r<>seau par circuits permet aussi de garantir un temps de
r<>ponse, param<61>tre souvent encore plus important que le
d<>bit. Quand on envoie un paquet, on ignore par o<> il va passer ou
m<>me s'il va vraiment arriver <20> destination.</li>
<li> Un r<>seau par circuits doit <20>tre homog<6F>ne : une fois la
connexion <20>tablie, le chemin doit se comporter <20> l'identique sur
toute sa longueur; sur un r<>seau par paquets, il est facile de
construire des passerelles entre des liens de caract<63>ristiques
physiques diff<66>rentes.</li>
<li> Un r<>seau par circuits g<>che de la bande passante (d<>bit maximal
de donn<6E>es);: quand deux personnes sont au t<>l<EFBFBD>phones mais ne
parlent pas, la ligne est occup<75>e.</li>
<li> Un r<>seau par paquets est r<>sistant aux pannes : en cas de
coupure d'un site, les paquets peuvent <20>tre d<>tourn<72>s sur une
autre voie.</li>
<li> Un r<>seau par paquets ne garantit rien sur l'int<6E>grit<69> des
donn<6E>es : quand on envoie un message, on ne peut pas savoir
combien de temps il va mettre pour arriver, ni s'il arrivera un
jour, ou en un seul exemplaire; et s'il se perd, on n'est pas
forc<72>ment pr<70>venu.</li>
</ul>
<p>
Actuellement, France Telecom utilise des r<>seaux par paquets pour
toutes les communications nationales. En effet, les possibilit<69>s de
r<EFBFBD>utilisation de la bande passante et de r<>sistance aux pannes sont
tr<EFBFBD>s appr<70>ciables; les caract<63>ristiques habituelles en t<>l<EFBFBD>phonie
(conversation continue, pas de perte de son) sont assur<75>es par des
protocoles de plus haut niveau, qui tentent de r<>tablir des garanties
de d<>bit, de corriger les erreurs, enfin bref de faire au mieux. C'est
une <20>mulation de r<>seau par circuits, par dessus un r<>seau par paquets
(et, bizarrement, <20>a marche).
</p>
<p class="centre"><img src="&url.tuteurs;docs/hublot/hublot03/paquets.png"
alt="[Sch<63>ma du r<>seau]" /><br /> Figure 1 : R<>seau par paquets
reliant A <20> B</p>
<h2>Le fil qui chante</h2>
<p class="centre"><img src="&url.tuteurs;docs/hublot/hublot04/reseau1.png"
alt="[Sch<63>ma]" /><br /> Figure 2 : R<>seau ethernet par c<>ble
coaxial</p>
<h3>Coder les 1 et les 0</h3>
<p>
Pour connecter deux ordinateurs, il faut tout d'abord pouvoir
repr<EFBFBD>senter les 0 et les 1 sur un m<>dium adapt<70>. Actuellement, on
utilise principalement les m<>thodes suivantes :
</p>
<ul>
<li> Modulation de fr<66>quence : les 0 et les 1 sont cod<6F>s par des sons
de fr<66>quences diff<66>rentes (un aigu, un grave); la th<74>orie montre
que c'est une m<>thode qui r<>siste bien au bruit. C'est ce qu'on
utilise sur les lignes t<>l<EFBFBD>phoniques, avec un modem*. On peut
transmettre quelques centaines de milliers de bits par seconde
ainsi; les modems sont limit<69>s <20> 56 000 bits par seconde pour
d'autres raisons.</li>
<li> Encodage RLL : un 0 est cod<6F> par un changement de polarit<69>, un 1
par deux changements. On trouve cette m<>thode sur les r<>seaux <20>
haut d<>bit (chaque bit contient au moins un changement de
polarit<69>, ce qui permet de conserver la synchronisation entre
l'<27>metteur et le r<>cepteur, m<>me lors d'une longue plage de 0). On
peut monter <20> 100 millions de bits par seconde ainsi; on trouve
cette m<>thode dans les r<>seaux locaux de type ethernet.</li>
<li> Optique : les liens <20> tr<74>s haut d<>bit sont r<>alis<69>s par fibre
optique ou laser; les 0 et les 1 sont alors cod<6F>s en RLL ou avec
une m<>thode analogue. Pour des raisons de co<63>t, seuls certains
sites font usage de moyens optiques, et pour certaines liaisons
seulement (l'universit<69> d'<27>vry utilise un laser pour relier deux
immeubles <20>loign<67>s de 800 m<>tres l'un de l'autre).</li>
</ul>
<p>
Le bruit est ce qui s'oppose au signal<61>; par exemple, le cours du prof
c'est le signal, les <20>l<EFBFBD>ves qui chuchotent c'est le bruit. Au
t<EFBFBD>l<EFBFBD>phone, le signal c'est la conversation, tandis que le bruit c'est
la friture.
</p>
<h3>Exemples de r<>seaux</h3>
<p>
Le cas d'un modem ne pose pas de probl<62>me, car c'est une communication
point <20> point sur une ligne r<>serv<72>e (aucun encombrement). En
revanche, dans un r<>seau local, on veut connecter plusieurs machines,
<EFBFBD>ventuellement beaucoup, et on ne d<>sire pas tendre un c<>ble pour
chaque paire de machines. L'id<69>e est donc de se partager un conducteur
commun, ce qu'on appelle d'habitude un bus. Ensuite, il faut d<>cider
comment partager ce bus entre les diff<66>rents ordinateurs connect<63>s
dessus.
</p>
<p>
En <i lang="en">token-ring</i>, un jeton (<i lang="en">token</i>) est
transmis de station <20> station<6F>; c'est le droit de parole. Chaque
station ne peut conserver le jeton que pendant un temps maximal donn<6E>,
mais peut le rel<65>cher imm<6D>diatement si elle n'a rien <20> dire.
</p>
<h3>R<>seau Ethernet</h3>
<p>
En ethernet, la m<>thode est plus simple qu'en <i
lang="en">token-ring</i> : quand une station veut <20>mettre un message,
elle espionne le bus jusqu'au moment o<> il se lib<69>re (plus personne ne
parle pendant un tr<74>s court instant); elle prend alors la parole,
d'autorit<69>. Ce faisant, elle continue d'espionner le bus, pour voir si
la communication passe bien; si elle est brouill<6C>e, c'est qu'une autre
station a eu la m<>me id<69>e en m<>me temps. Dans ce cas, la station (et
l'autre aussi, car elle est <20>galement brouill<6C>e) s'arr<72>te, attend un
temps al<61>atoire, et recommence. Avec une bonne probabilit<69>, l'autre
station a attendu un temps al<61>atoire diff<66>rent, et les deux messages
partent sans brouillage. Apr<70>s un certain nombre d'essais infructueux,
avec des d<>lais de plus en plus grands, le message est consid<69>r<EFBFBD> comme
n'ayant pas pu passer, c'est ce qu'on appelle une collision.
</p>
<p>
Bizarrement, l'ethernet est tr<74>s efficace, et partage tr<74>s
correctement la bande passante, m<>me quand le bus est charg<72>. Il a
l'avantage d'<27>tre tr<74>s d<>centralis<69> : aucune station n'a besoin de
savoir qui, au juste, est pr<70>sent sur le bus, et une station <20>teinte
n'emp<6D>che pas la communication. Son d<>faut principal est l'absence de
garantie de d<>bit, chaque station se contentant de faire au mieux, au
lieu de faire bien.
</p>
<p>
L'ethernet se pratiquait sur des c<>bles coaxiaux (fa<66>on c<>ble
d'antenne de t<>l<EFBFBD>vision), passant par toutes les stations et termin<69>s
aux deux bouts par des r<>sistances, avec une longueur maximale de 185
m<EFBFBD>tres (ou 550 m<>tres si on emploie du gros c<>ble blind<6E>,
traditionnellement jaune). Cette m<>thode a l'inconv<6E>nient
d'occasionner une coupure du c<>ble quand on rajoute une nouvelle
prise; et il n'est pas toujours facile de faire passer le m<>me c<>ble
par toutes les stations, suivant leur disposition.
</p>
<p>
Maintenant, on <20>tablit des structures arborescentes : chaque station
est reli<6C>e, par un c<>ble personnel, <20> un hub, une sorte de multiprise
amplifi<EFBFBD>e. Les hubs sont reli<6C>s entre eux via des c<>bles similaires<65>;
chaque hub reproduit sur toutes les autres prises ce qu'il re<72>oit sur
chacune d'elles. On peut brancher une nouvelle machine sans perturber
le fonctionnement, et on peut plus facilement relier des machines
distantes.
</p>
<p class="centre"><img
src="&url.tuteurs;docs/hublot/hublot04/reseau2.png" alt="[Sch<63>ma]" />
Figure 3 : R<>seau ethernet arborescent (RJ45)</p>
<h2>Internet dans tout <20>a</h2>
<p>
On a vu, dans la section pr<70>c<EFBFBD>dente, comment relier ensemble deux
stations pour qu'elles puissent s'<27>changer des donn<6E>es, pas forc<72>ment
de fa<66>on fiable, et sans garantie de d<>bit. Ces m<>thodes sont locales,
et il convenait de passer <20> un r<>seau global. Ceci a <20>t<EFBFBD> effectu<74>
gr<EFBFBD>ce au r<>seau Internet, d<>riv<69> de l'Arpanet au cours des ann<6E>es 1970
(Arpanet <20>tait le r<>seau des militaires am<61>ricains).
</p>
<p>
Le principe est le suivant : quand une station veut envoyer un message
<EFBFBD> une consoeur, elle commence par examiner ses branchements, pour voir
si la destinatrice ne serait pas, par hasard, accessible
directement. Dans ce cas, elle lui envoie le message par le moyen
physique pr<70>sent. Dans le cas contraire, elle envoie le message <20> une
station dont elle sait qu'elle est plus qualifi<66>e qu'elle pour
r<EFBFBD>soudre ce probl<62>me. La station qualifi<66>e est nomm<6D>e routeur, ou
aussi passerelle.
</p>
<p>
Pour savoir qui est contactable et comment, chaque station est munie
d'une adresse de 4 octets (chaque octet contenant un nombre entre 0 et
255). Ainsi, la station galion, en salle S, est dot<6F>e de l'adresse
<code>129.199.129.10</code>. Ces adresses sont mondiales, et toutes
les adresses commen<65>ant par <code>129.199</code> sont r<>serv<72>es <20>
l'ENS.
</p>
<h3>Un exemple <20> l'<27>cole</h3>
<p>
Prenons l'exemple de galion, tentant d'envoyer un message (sous la
forme d'un paquet IP, comme Internet Protocol) <20> aviso, en
Infirmatique.
</p>
<p>
galion, d'adresse <code>129.199.129.10</code>, sait qu'elle est reli<6C>e
directement <20> toutes les stations dont l'adresse commence par
<code>129.199.129</code>. Or, aviso a l'adresse
<code>129.199.128.1</code><3E>; galion, constatant cela, d<>cide de
transmettre le paquet <20> sa passerelle, <20> savoir clipper
(<code>129.199.129.1</code>, contactable par un lien ethernet direct
depuis galion). Puis galion se lave les mains de ce qui se passe
ensuite, ce n'est plus son affaire.
</p>
<p>
clipper ne peut pas non plus contacter aviso directement, mais il peut
parler sur un deuxi<78>me lien depuis son deuxi<78>me visage, clipper-gw
(<code>129.199.1.22</code>). Sur ce lien, il peut contacter finn
(<code>129.199.1.128</code>), qui est responsable des adresses en
<code>129.199.128.</code> clipper transmet donc le paquet <20> finn, et
se d<>sint<6E>resse lui aussi de la question.
</p>
<p>
finn poss<73>de aussi deux visages, le second <20>tant finn128
(<code>129.199.128.254</code>), reli<6C> directement aux stations de
l'Infirmatique. finn peut donc communiquer directement avec aviso, et
lui envoie le paquet.
</p>
<h3>Routeurs et r<>seau</h3>
<p>
Donc, pour que tout se passe bien, il suffit que chaque station sache
reconna<EFBFBD>tre les adresses contactables directement, et une passerelle
pour les autres cas. Les routeurs, eux, doivent avoir une notion
locale de la hi<68>rarchie (clipper doit conna<6E>tre finn, mais ce que finn
doit faire pour contacter aviso ne le regarde pas).
</p>
<p>
Il est m<>me possible de reconstruire ces informations <20> la vol<6F>e :
clipper peut tout envoyer sur la machine par d<>faut (renater), qui lui
signalera <20> chaque fois qu'il existe une route plus directe ne passant
pas par lui; clipper s'en rappellera pendant quelques minutes. Ce
m<EFBFBD>canisme, dit de routage dynamique, est un peu d<>licat <20> mettre en
place, aussi on s'en sert avec parcimonie (il est ais<69> d'obtenir, <20> la
suite d'un malentendu, une partie de ping-pong, o<> deux stations
consid<EFBFBD>rent, pour un paquet donn<6E>, que l'autre station est la
passerelle <20> utiliser).
</p>
<p>
Et voil<69>, ceci est Internet : des stations qui s'<27>changent des paquets
(d'une taille maximale de 65.536 octets, mais souvent plus petits, de
l'ordre de 1.500 octets). Normalement, un paquet n'a pas <20> effectuer
plus de 30 sauts pour faire le trajet d'une station <20> une autre. Les
paquets peuvent <20>tre fractionn<6E>s et recombin<69>s au gr<67> des routeurs,
afin de s'adapter aux sp<73>cificit<69>s locales de la liaison.
</p>
<p>
Le chemin entre deux stations n'est pas forc<72>ment unique<75>; ceci permet
une tol<6F>rance aux pannes ou une adaptation aux
embouteillages. Notamment, les communications <20> grande <20>chelle sont
alors r<>sistantes aux attaques nucl<63>aires (c'est ce qui plaisait aux
militaires am<61>ricains). Une cons<6E>quence de ce fait est que deux
paquets successifs ne suivent pas forc<72>ment le m<>me chemin; ils
peuvent notamment arriver dans le d<>sordre, et certains peuvent <20>tre
dupliqu<EFBFBD>s (quand une passerelle cherche <20> savoir, via un protocole
appropri<EFBFBD>, si un paquet est arriv<69>, et, ne voyant rien venir, en <20>met
un autre, alors que le premier <20>tait simplement parti par un chemin
d<EFBFBD>tourn<EFBFBD>).
</p>
<p class="centre"><img
src="&url.tuteurs;docs/hublot/hublot05/reseau-ens.png" alt="[Une
partie du routage <20> l'ENS]" /><br /> Figure 4 : Une partie du routage
<EFBFBD> l'ENS</p>
<h2>Le plombier et le facteur</h2>
<p>
Nous voil<69> en position d'envoyer des paquets <20> travers le monde. Mais
avec une fiabilit<69> douteuse. On a principalement deux probl<62>mes<65>:
</p>
<ul>
<li> On voudrait qu'une m<>me station puisse tenir plusieurs
conversations <20> la fois, sur des sujets diff<66>rents. On a donc
invent<6E> des sous-adresses, des bo<62>tes aux lettres diff<66>renci<63>es,
qu'on appelle les ports. Un port est un num<75>ro entre 0 et 65 535;
la plupart des services ont un port canonique (25 pour le courrier
<20>lectronique, 80 pour le Web, etc)<29>;</li>
<li> On voudrait un protocole permettant d'assurer l'int<6E>grit<69> des
donn<6E>es (remise dans l'ordre, accus<75>s de r<>ception et r<>-<2D>mission
des paquets perdus, contr<74>le de flux), si possible int<6E>gr<67> dans le
syst<73>me d'exploitation, pour que les applications puissent s'en
servir sans se prendre la t<>te.</li>
</ul>
<p>Deux protocoles ont donc <20>t<EFBFBD> cr<63><72>s (un protocole est aux donn<6E>es ce
que le langage est <20> une conversation<6F>: c'est le <20><>r<EFBFBD>glement<6E><74>). Le
premier, <strong>UDP</strong> (<i lang="en">User Datagram
Protocol</i>) est une surcouche triviale (couche suppl<70>mentaire
reproduisant la structure sous-jacente) d'IP<49>: on envoie des paquets,
sans garantie, d'une taille maximale de 8 192 octets (pour les
donn<EFBFBD>es; il y a aussi un ent<6E>te donnant entre autres l'adresse et le
port de destination).
</p>
<p>
<strong>TCP</strong> (<i lang="en">Transmission Control Protocol</i>)
est une m<>canique complexe qui assure une s<>mantique de connexion: un
tuyau bidirectionnel, fiable, au flux contr<74>l<EFBFBD> afin de ne pas
provoquer d'embouteillage, est <20>tabli entre deux stations, sur un
certain port.
</p>
<p>
TCP est le plus utilis<69>. UDP est utilis<69> pour certains protocoles o<>
l'ordre d'arriv<69>e des donn<6E>es n'est pas important, ou quand les
donn<EFBFBD>es sont rapidement obsol<6F>tes. Par exemple, dans le cas de NFS
(partage de disques par r<>seau), l'ordre des requ<71>tes n'est pas
primordial; quand on fait du t<>l<EFBFBD>phone par Internet, si un paquet se
perd, autant l'oublier: sa doublure arriverait trop tard pour
s'int<6E>grer dans le flux sonore.
</p>
<h3>Les applications</h3>
<p>
La face visible d'Internet est form<72>e par les applications. Nous
allons en d<>tailler quelques unes.
</p>
<h4>DNS (<i lang="en">Domain Name Server</i>)</h4>
<p>
Cette application est charg<72>e de faire la correspondance entre les
adresses num<75>riques, et les noms de stations, noms qui sont destin<69>s
aux humains. Ainsi, c'est le syst<73>me des DNS qui permet <20> toute
station dans le monde de savoir que <code>clipper.ens.fr</code> r<>pond
<EFBFBD> l'adresse <code>129.199.129.1</code>. Chaque site doit disposer d'un
DNS, connaissant les machines locales, et pouvant interroger les
autres DNS. Les DNS communiquent par paquets UDP sur le port 53.
</p>
<h4>SMTP (<i lang="en">Simple Mail Transfer Protocol</i>)</h4>
<p>
Par connexion TCP sur le port 25, ce protocole permet d'<27>changer des
courriers <20>lectroniques. De fa<66>on similaire au transport des paquets
IP, un courrier peut effectuer quelques sauts (<28> chaque fois sous la
forme d'une connexion TCP) entre serveurs de mails avant d'arriver <20>
destination. Par exemple, <20> l'ENS, tout courrier sortant passe par
<code>nef.ens.fr</code>.
</p>
<h4>FTP (<i lang="en">File Transfer Protocol</i>)</h4>
<p>
Ce protocole de transfert de fichiers utilise deux connexions TCP, sur
les ports 20 et 21 (celle sur le port 20 sert aux donn<6E>es, celle sur
le port 21 transporte les commandes).
</p>
<h4>NFS (<i lang="en">Network File System</i>)</h4>
<p>
Cr<EFBFBD><EFBFBD> par Sun Microsystems, ce protocole de partage de disques permet,
<EFBFBD> l'ENS, de pouvoir manipuler ses fichiers quelle que soit la station
qu'on utilise. Alors qu'il est souvent d<>cri<72>, ses versions modernes
sont fort acceptables, pourvu que le r<>seau sous-jacent soit
rapide. Il utilise des paquets UDP, sur le port 2049.
</p>
<h4>HTTP (<i lang="en">HyperText Transfer Protocol</i>)</h4>
<p>
C'est le coeur du World Wide Web, qui n'est qu'une application
d'Internet, r<>cente de surcro<72>t (1990). Par connexion TCP sur le port
80 du serveur Web, le client obtient le contenu d'une page
(normalement en langage HTML) et divers autres types de fichiers
(notamment les images). Une adresse Web (URL) commence par le mot-cl<63>
http, indiquant le protocole utilis<69>, puis contient le nom du serveur
Web, puis enfin le nom du fichier (avec <20>ventuellement des r<>pertoires
et des sous-r<>pertoires) sur ce serveur.
</p>
<p class="centre"><img
src="&url.tuteurs;docs/hublot/hublot06/reseau.png"
alt="[Fonctionnement du Web]" /><br /> Figure 5 : Consultation de
<code>http://www.ens.fr/index.html</code></p>
<h2>Intervention divine</h2>
<p>
Bizarrement, tout cet <20>difice aux proportions bibliques fonctionne la
plupart du temps. N<>anmoins, quand une rupture g<>n<EFBFBD>rale de la Force
arrive, on peut se retrouver avec beaucoup de probl<62>mes, tous
diff<EFBFBD>rents. Voici quelques sp<73>cimens:
</p>
<h3>Ping-pong</h3>
<p>
Deux routeurs se renvoient des paquets, chacun ayant d<>cid<69> que Le Bon
Chemin passe par l'autre. Cela se diagnostique avec la commande Unix
<code>traceroute</code>. Solution<6F>: maudire <a
href="http://www.renater.fr/">Renater</a> (le fournisseur d'acc<63>s
Internet de l'ENS, grand sp<73>cialiste du tennis de table) et attendre
que les routeurs oublient d'<27>tre stupides.
</p>
<h3>Panne des DNS</h3>
<p>
Les DNS forment une structure hi<68>rarchique qui a tendance <20> s'<27>crouler
d'un coup. Dans ces conditions, tout semble fig<69>, sauf si on utilise
directement les adresses num<75>riques; mais il est difficile de retenir
par coeur 4 milliards d'adresses... Le diagnostic<69>: la commande
<code>host</code> sur un h<>te connu (<code>www.google.com</code> par
exemple) bloque et ne r<>pond pas.
</p>
<h3>Plantage du serveur NFS</h3>
<p>
Votre station est bloqu<71>e, des messages <20><><i lang="en">NFS server not
responding, still trying</i><3E><> apparaissent. C'est typique du serveur
NFS (celui qui poss<73>de, physiquement, les disques partag<61>s) qui a pris
des vacances. Il faut attendre le reboot du serveur. NFS <20>tant bien
fait, cela d<>bloquera les machines sans cons<6E>quence funeste pour les
op<EFBFBD>rations en cours.
</p>
<h3>Plantage du serveur NIS</h3>
<p>
NIS, alias les Pages Jaunes, est le protocole permettant de partager
les mots de passe entre les stations. Pour l'utilisateur final, les
cons<EFBFBD>quences sont semblables <20> un plantage NFS<46>: il faut attendre le
retour du serveur NIS. Une fois qu'il est revenu, tout remarche, rien
n'a <20>t<EFBFBD> perdu.
</p>
<h3>Embouteillage</h3>
<p>
Une partie du r<>seau est <20> genoux. La plupart des paquets s'<27>garent,
tout va lentement, c'est horrible. Pas de solution, sinon esp<73>rer que
de nouvelles lignes seront bient<6E>t mises en place, pester contre ces
milliers de cr<63>tins qui ne pensent qu'<27> r<>cup<75>rer les derni<6E>res photos
de Pamela Anderson, et revenir se connecter <20> une heure plus adapt<70>e
(pour les <20>tats-Unis, la bonne heure est 6 heures du matin<69>: les
Am<EFBFBD>ricains sont couch<63>s, les Europ<6F>ens pas encore lev<65>s).
</p>
<p>
Il existe beaucoup d'autres pannes possibles, plus <20>sot<6F>riques. Elles
sont la cause de certaines de ces discussions d'informaticiens que
personne ne comprend, mais qui semblent les amuser follement.
</p>
<h2>En savoir plus</h2>
<p>
Le cours d'Architecture et Syst<73>mes comprend une partie anim<69>e par
Jacques Beigbeder, qui d<>crit, entre autres, le fonctionnement du
r<EFBFBD>seau.
</p>
<p>
Les gens motiv<69>s se r<>f<EFBFBD>reront aux RFC (<i lang="en">Request For
Comments</i>). Ce sont les documents de r<>f<EFBFBD>rence<63>; on les trouve l<><6C>:
<a href="http://www.ietf.org/rfc.html">http://www.ietf.org/rfc.html</a>
</p>
<p>
Le protocole IP est d<>crit dans la <a
href="http://www.faqs.org/rfcs/rfc791.html">RFC 791</a>.
</p>
<div class="metainformation">Auteur<75>: Thomas Pornin. Derni<6E>re
modification<EFBFBD>: le <date value="$Date: 2007-07-17 10:03:07 $" />.</div>
</body>
2003-09-25 10:49:28 +02:00
</html>