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<!DOCTYPE html
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PUBLIC "-//ENS/Tuteurs//DTD TML 1//EN"
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||
"tuteurs://DTD/tml.dtd">
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<html>
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<head>
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<title>Numéro 5</title>
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</head>
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<body>
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<p class="centre">
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<img src="hublot.png" alt="[Logo du Hublot]" /></p>
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<h1> Numéro 5 -- Mars 2000</h1>
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<p><em>Pour toutes questions, idées d'articles, etc, n'hésitez pas à nous
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écrire : <a
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href="mailto:tuteurs@clipper.ens.fr">tuteurs@clipper.ens.fr</a>. Vous pouvez
|
||
aussi mettre un mot dans le casier d'Émilia Robin. Certaines pages de <a
|
||
href="&url.tuteurs;" >notre site</a> sont indiquées dans les
|
||
articles; suivez les liens pour vous y reporter. Certains mots sont suivis
|
||
d'un astérisque*; ils renvoient au lexique en fin de numéro. Vous pouvez
|
||
retrouver les anciens numéros du <em>Hublot</em> sur notre site : <a
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||
href="&url.tuteurs;docs/hublot/" >Le <em>Hublot Online</em></a>.
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||
Dans ce numéro :</em></p>
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<!-- ###################################################### -->
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<h2>Pratique</h2>
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<!-- ###################################################### -->
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||
<h3><a name="typo">Typographie : les citations</a></h3>
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<p>
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||
Le mois dernier, on a étudié l'espacement à laisser autour des ponctuations.
|
||
Ce mois-ci, on va aborder la façon de faire les citations. Comme d'habitude,
|
||
ces informations proviennent du <em>Lexique des règles typographiques en usage
|
||
à l'Imprimerie nationale</em>, Imprimerie nationale, 1990. </p>
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<p>
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||
Il existe des usages en matière de citations, mais aucune règle précise,
|
||
associant une façon de procéder à un type de citations. On peut en effet citer
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||
du texte en le mettant entre guillemets, en le détachant du reste du texte, ou
|
||
en le mettant en italique. </p>
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<p>
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||
Tout dépend de l'équilibre général de la page, de la présence ou non de
|
||
citations dans la citation elle-même (citation de second niveau), de la
|
||
présence d'italique dans la citation, etc. Comme toujours, le plus important
|
||
est d'adopter une présentation uniformisée dans le document. </p>
|
||
|
||
<h4>Citations ordinaires</h4><p> Une citation
|
||
courte apparaît le plus souvent entre guillemets. La référence est donnée
|
||
après la citation, entre parenthèses, en dehors des guillemets.</p>
|
||
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||
<div class="encadre">
|
||
Les lecteurs fidèles du Hublot le savent désormais par coeur;
|
||
toutefois, rappelons encore que les guillemets français sont des guillemets
|
||
«carrés». Les guillemets ``anglais'' ou "américains" n'ont pas à figurer dans
|
||
un document francophone.
|
||
</div>
|
||
|
||
<p>
|
||
Ainsi, dans le dernier BOcal, il est écrit qu'«une dizaine de tickets
|
||
de cocktail» récompenseront les meilleurs déguisements (BOcal,
|
||
n° 327). </p>
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||
|
||
<h4>Longues citations</h4><p> Les passages longs
|
||
sont composés en romain d'un corps inférieur à celui du texte, sans
|
||
guillemets, et sont isolés du texte par des blancs : </p>
|
||
|
||
<blockquote>
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||
<p style="font-size: 90%">
|
||
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une
|
||
obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de
|
||
Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers
|
||
les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il
|
||
n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de
|
||
mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues
|
||
de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé
|
||
se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant
|
||
des ténèbres. (Émile Zola, <em>Germinal</em>.)</p>
|
||
</blockquote>
|
||
|
||
|
||
<p>
|
||
Les vers sont cités de la même façon : pas de guillemets, caractères plus
|
||
petits, blancs avant et après la citation. </p>
|
||
|
||
<h4>Lettres</h4><p> Reproduits <em>in extenso</em>,
|
||
les textes épistolaires sont composés le plus souvent en italique; on
|
||
rencontre parfois aussi des lettres citées en romain d'un corps (taille)
|
||
inférieur. Ils sont séparés du texte par des blancs. </p>
|
||
|
||
<h4>Langues étrangères</h4><p> Les citations en
|
||
latin ou en langue étrangère sont citées en italique. <em>A fortiori</em>,
|
||
l'italique s'emploie <em>ad libitum</em> pour toutes les locutions latines,
|
||
<em>id est</em> non francisées. </p>
|
||
|
||
|
||
<h4>Citations de second niveau</h4><p> Le
|
||
<em>Lexique</em> ne dit rien de bien clair sur ce sujet... Le cas ne se pose
|
||
évidemment que pour les citations guillemetées; dans le cas de l'italique ou
|
||
d'un texte détaché, on met des guillemets normaux. </p>
|
||
|
||
<p>Dans le cas des citations entre guillemets, il est interdit de mettre des
|
||
guillemets à l'envers, »comme ça«, pour figurer une citation dans la citation.
|
||
On tolère des guillemets anglais, ``comme ceci'', dans ce cas précis. Il
|
||
semble que l'usage est de mettre des guillemets normaux : «Il dit
|
||
«J'arrive» et ouvrit la porte». Si les deux niveaux de guillemets se referment
|
||
à la fin de la citation, on n'en referme qu'un seul : «En arrivant, il
|
||
déclara: «Je suis là». </p>
|
||
|
||
|
||
<h3><a name="forward">Questions-Réponses</a></h3>
|
||
<!-- ###################### -->
|
||
|
||
<p>Comment fait-on pour rediriger son courrier électronique vers une autre
|
||
adresse? Cette opération s'appelle «forwarder» son courrier. Pour cela, il
|
||
suffit de créer chez soi un fichier appelé <code>.forward</code> qui contient
|
||
la nouvelle adresse. Par exemple : </p>
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> cat .forward
|
||
toto_g@mit.edu
|
||
</pre>
|
||
|
||
<p>
|
||
C'est tout! Avec ça, le courrier sera automatiquement renvoyé à l'adresse
|
||
<code>toto_g@mit.edu</code>. </p>
|
||
|
||
<div class="encadre">
|
||
<p>
|
||
Ce n'est pas la première fois qu'on vous parle de fichiers dont le nom
|
||
commence par un point. Ce sont des fichiers «cachés», qui n'apparaissent pas
|
||
naturellement quand on tape <code>ls</code>. Pour les voir, il faut taper
|
||
<code>ls -a</code> (<em>all</em>). Ce sont des fichiers de configuration,
|
||
qui personnalisent un certain nombre de programmes. Ils se trouvent dans
|
||
<code>~</code> (votre répertoire d'accueil). Surtout ne les effacez
|
||
pas!</p>
|
||
</div>
|
||
|
||
|
||
|
||
<h3><a name="finger">Commande du mois</a></h3>
|
||
<!-- #################### -->
|
||
|
||
<p>
|
||
La commande <code>finger</code> vous donne des informations sur les
|
||
utilisateurs du réseau. Elle peut aussi s'utiliser avec un nom d'ordinateur,
|
||
mais on n'en parlera pas ici. Suivi d'un nom de login,
|
||
<code>finger</code> vous donne des informations sur la personne
|
||
correspondante : </p>
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> finger tuteurs
|
||
Login name: tuteurs In real life: Comptes tuteurs
|
||
Directory: /users/staffs/tuteurs
|
||
Last login Thu Feb 24 15:46 on pts/12 from jonque
|
||
New mail received Mon Mar 6 17:14:25 2000;
|
||
unread since Sat Mar 4 11:31:38 2000
|
||
No Plan.
|
||
</pre>
|
||
|
||
<p>
|
||
Vous avez donc le nom de login, le nom complet, le répertoire de cette
|
||
personne (ce qui vous donne sa promotion et sa branche), et des renseignements
|
||
techniques (dernier login sur la machine où vous vous trouvez, dernière fois
|
||
que le courrier a été lu). </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Attention avec la question du courrier : s'il est redirigé ailleurs, la
|
||
personne peut avoir lu son courrier très récemment sans que cela apparaisse...
|
||
Ainsi, un biologiste dont le courrier est redirigé sur <code>horus</code> peut
|
||
donner l'impression de n'avoir pas lu son courrier depuis six mois; c'est vrai
|
||
<em>sur clipper</em>, la machine que vous interrogez, mais pas sur
|
||
<code>horus</code>. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
D'autre part, certains comptes sont un peu spéciaux, parce qu'une copie du
|
||
courrier reçu est envoyé à un certain nombre de personnes. C'est le cas pour
|
||
les tuteurs; aucun tuteur ne se logue <code>tuteurs</code> pour lire le
|
||
courrier, car il le reçoit directement. Le courrier est donc lu, mais ça
|
||
n'apparaît pas sur le <code>finger</code>. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Vous voyez enfin l'indication <code>No Plan</code>. Cela signifie que cet
|
||
utilisateur n'a pas de fichier <code>.plan</code> sur son compte; ce fichier
|
||
sert à personnaliser les renseignements donnés par <code>finger</code>
|
||
(coordonnées, etc). Attention, ne mettez pas d'accent dans ce fichier. On peut
|
||
aussi créer un fichier <code>.project</code>. Celui-ci ne contient qu'une
|
||
seule ligne, par exemple pour une devise. Là encore, il ne faut pas mettre
|
||
d'accents. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
<code>finger</code> s'utilise aussi avec des noms ou des prénoms. Pour savoir
|
||
le nom de famille de toutes les Nathalie qui ont un compte, tapez
|
||
<code>finger Nathalie</code>. </p>
|
||
|
||
|
||
<!-- ########################################################### !-->
|
||
<h2>Unix pas à pas</h2>
|
||
<!-- ########################################################### !-->
|
||
|
||
<p>
|
||
<em>Le cours Unix se divise en trois parties : «Concept», «Commande»,
|
||
«Usage». Ce mois-ci, on va expliquer ce que signifie «multitâches». La partie
|
||
«Commande» explique comment on obtient des renseignements sur les processus;
|
||
la partie «Usage» indique comment gérer, en pratique, les processus que l'on
|
||
lance.</em> </p>
|
||
|
||
|
||
<h3><a name="concept">Concept : «multitâche»</a></h3>
|
||
|
||
<p>
|
||
Deux personnes qui se promènent en bavardant sont en train de faire plusieurs
|
||
choses à la fois : leur attention est tournée principalement vers la
|
||
conversation, mais aussi sur les expressions de l'interlocuteur, sur l'heure
|
||
qui tourne, etc. De façon presque automatique, elles évitent les obstacles
|
||
courants (marche, racine d'arbre...). Quant à la marche elle-même (lever le
|
||
pied, lancer la jambe, déporter le poids d'une jambe à l'autre...), c'est un
|
||
geste purement mécanique. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Un ordinateur est conçu globalement sur le même principe : plusieurs
|
||
programmes s'effectuent simultanément, à des niveaux différents : sur
|
||
votre ordinateur, vous pouvez lancer à la fois Netscape, un logiciel de
|
||
courrier, un éditeur de textes, une compilation... Tout cela est analogue au
|
||
niveau «conscient» de nos deux personnages. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Mais il se passe autre chose, sur le modèle automatique ou végétatif d'un être
|
||
humain : afficher des fenêtres, réagir quand on déplace la souris,
|
||
maintenir l'horloge à l'heure, vérifier si un nouveau courrier est arrivé,
|
||
répondre si quelqu'un veut se connecter... </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Chacune de ces opérations s'appelle un processus : un processus est une
|
||
tâche donnée, individualisée, identifiée, qui appartient à un utilisateur bien
|
||
précis et qui doit accéder à des données bien précises. Le <code>pine</code>
|
||
que vous avez lancé n'interfère pas avec le rapport que, d'autre part, vous
|
||
êtes en train d'écrire. Ou encore, s'il arrive que l'horloge ne se lance pas,
|
||
cela n'abîme pas votre boîte aux lettres. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Unix est un système multitâche et multi-utilisateurs (voir <a
|
||
href="&url.tuteurs;docs/hublot/hublot01.html#concept"><em>Hublot</em>,
|
||
n° 1</a>), ce qui signifie que plusieurs tâches différentes et
|
||
appartenant à des personnes différentes, peuvent cohabiter. C'est possible
|
||
parce que le <a href="#noyau">noyau*</a> veille : si une tâche tente de
|
||
manipuler les données d'une autre tâche (ce que Windows appelle «effectuer une
|
||
opération non conforme»), la contrevenante se fait promptement éliminer. Sous
|
||
Unix, cela ne plante pas la machine. </p>
|
||
|
||
|
||
<h3><a name="commande">Commandes : <code>ps</code>, <code>top</code> et
|
||
priorités</a></h3>
|
||
<!-- ######################################################## -->
|
||
|
||
|
||
<h4><code>ps</code></h4><p> La commande
|
||
<code>ps</code> affiche la liste des processus lancés à votre nom sur votre
|
||
machine, sous la forme d'un tableau. </p>
|
||
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> ps
|
||
PID TT S TIME COMMAND
|
||
29503 pts/6 S 0:01 /usr/local/util/bin/zsh
|
||
29523 pts/6 S 0:14 xdvi hublot5.dvi
|
||
29601 pts/6 S 0:04 vim5.new hublot5.tex
|
||
29752 pts/7 S 0:01 /usr/local/util/bin/zsh
|
||
</pre>
|
||
|
||
<p>
|
||
Décrivons les principaux champs de ce tableau : le <code>PID</code> est
|
||
le numéro du processus (<em>process identifier</em>). La colonne
|
||
<code>TT</code> (<em>teletype</em>) indique à quel terminal est rattaché le
|
||
procesus. La colonne <code>S</code> indique l'état du processus : ici
|
||
c'est <code>S</code> (<em>sleeping</em>), car les processus attendent que
|
||
quelque chose se passe. La dernière colonne indique la commande qui a lancé
|
||
le processus. Ici, il y a un éditeur de textes (<code>vim</code>), un DVI, et
|
||
deux <a href="#shell">shells*</a>. </p>
|
||
|
||
<h4><code>top</code></h4><p> <code>top</code>
|
||
affiche un petit tableau remis à jour régulièrement, qui montre les processus
|
||
qui consomme le plus de ressources; le plus gourmand figure en haut du
|
||
tableau. Sont indiqués entre autres le numéro du processus (<code>PID</code>),
|
||
le login de son propriétaire (<code>username</code>), les ressources
|
||
consommées (<code>CPU</code>), et enfin le nom de la commande qui a lancé le
|
||
processus. Par exemple :
|
||
</p>
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> top
|
||
(...)
|
||
PID USERNAME PRI NICE SIZE RES STATE TIME WCPU CPU COMMAND
|
||
13102 robin 27 0 1376K 1304K cpu 0:00 1.15% 0.92% top.5.5.sun4u
|
||
11894 robin 33 0 8120K 6160K sleep 0:35 0.63% 0.66% Xsun
|
||
12491 tuteurs 33 0 1592K 1360K sleep 0:04 0.64% 0.50% vim-5.4
|
||
11895 robin 33 0 2288K 1720K sleep 0:01 0.06% 0.12% fvwm2
|
||
(...)
|
||
</pre>
|
||
|
||
<p>
|
||
Dans cet exemple, c'est la commande <code>top</code> elle-même, de numéro
|
||
13102, qui consomme le plus de ressources (0,92%). L'état (<code>STATE</code>)
|
||
indique qu'elle est en cours d'exécution.
|
||
</p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Viennent ensuite le serveur X (pour l'interface graphique), l'éditeur
|
||
<code>vim</code> avec lequel je tape le <em>Hublot</em> au nom de
|
||
<code>tuteurs</code>, et le gestionnaire de fenêtres <code>fvwm2</code>. Leur
|
||
état dit qu'ils «dorment», c'est-à-dire qu'ils sont en attente.
|
||
</p>
|
||
|
||
<h4><code>nice</code></h4><p> Deux colonnes sont
|
||
intéressantes dans ce tableau : <code>PRI</code> (priorité) et
|
||
<code>NICE</code>. La priorité est l'importance donnée au processus dans la
|
||
répartition du temps du processeur. Pour pinailler : le
|
||
<code>nice</code> est statique, fixé par le propriétaire. La priorité est
|
||
dynamique et calculée par le noyau en fonction des processus lancés et de
|
||
leurs nices respectifs.
|
||
</p>
|
||
|
||
<p>
|
||
C'est un aspect essentiel du partage des ressources des ordinateurs lorsque
|
||
l'on est dans un environnement multi-utilisateurs : un calcul lancé en
|
||
tâche de fond sur un ordinateur ne doit pas monopoliser le processeur au point
|
||
d'empêcher l'utilisation de la machine par quelqu'un d'autre. Quand on lance
|
||
une tâche de longue haleine, comme un calcul, on dispose de la commande
|
||
<code>nice</code>, pour fixer la priorité du processus. Plus le <em>nice</em>
|
||
est élevé, moins le processus sera prioritaire. </p>
|
||
|
||
<h4><code>kill</code></h4><p> La commande
|
||
<code>kill</code> sert à envoyer un signal à un processus. Un de ses usages
|
||
consiste à ordonner au processus de prendre fin. Mais ce serait une très
|
||
mauvaise idée d'utiliser systématiquement <code>kill</code> pour quitter un
|
||
programme! Cette commande sert quand plus rien d'autre n'est possible. </p>
|
||
|
||
<h3><a name="usage">Usage : gérer les tâches</a></h3>
|
||
<!-- ################################ -->
|
||
|
||
<p>
|
||
Un programme lancé dans un terminal peut être en mode texte, comme
|
||
<code>pine</code>, auquel cas il s'affiche dans la fenêtre où il a été lancé.
|
||
Il peut aussi être en mode graphique, comme un jeu, Netscape, un DVI, et se
|
||
lancer dans une nouvelle fenêtre. Dans ce cas, il se passe quelque chose comme
|
||
ceci quand vous essayez de taper des commandes : </p>
|
||
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> netscape www.bnf.fr
|
||
ls
|
||
toto
|
||
</pre>
|
||
|
||
<p>
|
||
Votre Netscape s'est lancé, et il immobilise la fenêtre dans laquelle vous
|
||
l'avez lancé; vous ne pouvez rien taper. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Dans ce cas, tapez <code>^Z</code>. Cette commande suspend le processus qui
|
||
est en cours d'exécution (ici, Netscape). Vous récupérez la main, c'est-à-dire
|
||
que vous pouvez de nouveau taper des commandes. En l'occurence, tapez
|
||
immédiatement <code>bg</code> (<em>background</em>), pour mettre votre
|
||
Netscape en arrière-plan (car pour le moment, il est toujours suspendu, et ne
|
||
fonctionne pas). Ça donne, au total : </p>
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> netscape www.bnf.fr
|
||
^Z
|
||
zsh: suspended netscape www.bnf.fr
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> bg
|
||
[1] + continued netscape www.bnf.fr
|
||
</pre>
|
||
|
||
<p>
|
||
Le plus simple est encore d'utiliser l'esperluette (<code>&</code>), qui
|
||
met le programme lancé en arrière-plan : </p>
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> netscape www.bnf.fr &
|
||
[1] 11321
|
||
</pre>
|
||
|
||
<p>
|
||
Le premier numéro indiqué est le <em>job ID</em> (numéro de tâche), le second
|
||
est le PID, c'est-à-dire le numéro du processus. Vous pouvez ainsi lancer
|
||
plusieurs processus qui tourneront en tâche de fond. La commande
|
||
<code>jobs</code> vous permet de savoir ce qui tourne en tâche de fond dans un
|
||
terminal. Pour mettre au premier plan un processus donné, vous avez la
|
||
commande <code>fg</code> (<em>foreground</em>), en indiquant, le cas échéant,
|
||
le numéro de tâche, précédé d'un pour-cent : </p>
|
||
|
||
<pre>
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> jobs
|
||
[1] - running xdvi hublot5.dvi
|
||
[2] + running netscape www.bnf.fr
|
||
<span class="prompt">corvette ~ $</span> fg %2
|
||
[2] - running netscape www.bnf.fr
|
||
</pre>
|
||
|
||
|
||
<!-- ###################################################### -->
|
||
<h2>Internet</h2>
|
||
<!-- ###################################################### -->
|
||
|
||
|
||
|
||
<p>
|
||
<em>Dans cette section, vous trouverez la suite du cours de Thomas sur les
|
||
réseaux; ce mois-ci, il explique comme est organisé Internet. Dans la section
|
||
Netscape, on va parler de la navigation sur le Web.</em> </p>
|
||
|
||
|
||
<h3><a name="rezo">Cours : qu'est-ce qu'un réseau? (5) Internet dans
|
||
tout ça</a></h3>
|
||
<!-- ######################################################### -->
|
||
|
||
<p>
|
||
Dans les numéros précédents, nous avons vu comment deux ordinateurs peuvent
|
||
s'échanger des données, puis les principes de l'organisation des couches
|
||
basses d'un réseau plus étendu : couche physique, transport de paquets ou
|
||
par circuit («couches basses» : voir <a href="#niveau">niveau*</a>). Dans
|
||
ce numéro, nous abordons le routage : suivre de bout en bout un paquet de
|
||
données de la machine origine à la machine destination. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
On a vu, dans la section précédente, comment relier ensemble deux stations
|
||
pour qu'elles puissent s'échanger des données, pas forcément de façon fiable,
|
||
et sans garantie de débit. Ces méthodes sont locales, et il convenait de
|
||
passer à un réseau global. Ceci a été effectué grâce au réseau Internet,
|
||
dérivé de l'Arpanet au cours des années 1970 (Arpanet était le réseau des
|
||
militaires américains). </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Le principe est le suivant : quand une station veut envoyer un message à
|
||
une consoeur, elle commence par examiner ses branchements, pour voir si la
|
||
destinatrice ne serait pas, par hasard, accessible directement. Dans ce cas,
|
||
elle lui envoie le message par le moyen physique présent. Dans le cas
|
||
contraire, elle envoie le message à une station dont elle sait qu'elle est
|
||
plus qualifiée qu'elle pour résoudre ce problème. La station qualifiée est
|
||
nommée <em>routeur</em>, ou aussi <em>passerelle</em>. </p>
|
||
|
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<p>
|
||
Pour savoir qui est contactable et comment, chaque station est munie d'une
|
||
adresse de 4 octets (chaque octet contenant un nombre entre 0 et 255).
|
||
Ainsi, la station <code>galion</code>, en salle S, est dotée de l'adresse
|
||
129.199.129.10. Ces adresses sont mondiales, et toutes les adresses
|
||
commençant par 129.199 sont réservées à l'ENS. </p>
|
||
|
||
<h4>Un exemple à l'École</h4><p> Prenons l'exemple
|
||
de <code>galion</code>, tentant d'envoyer un message (sous la forme d'un
|
||
paquet IP, comme Internet Protocol) à <code>aviso</code>, en salle
|
||
Infirmatique. </p>
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<p>
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||
<code>galion</code>, d'adresse 129.199.129.10, sait qu'elle est reliée
|
||
directement à toutes les stations dont l'adresse commence par 129.199.129. Or,
|
||
<code>aviso</code> a l'adresse 129.199.128.1; <code>galion</code>, constatant
|
||
cela, décide de transmettre le paquet à sa passerelle, à savoir
|
||
<code>clipper</code> (129.199.129.1, contactable par un lien ethernet direct
|
||
depuis <code>galion</code>). Puis <code>galion</code> se lave les mains de ce
|
||
qui se passe ensuite, ce n'est plus son affaire. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
<code>clipper</code> ne peut pas non plus contacter <code>aviso</code>
|
||
directement, mais il peut parler sur un deuxième lien depuis son deuxième
|
||
visage, <code>clipper-gw</code> (129.199.1.22). Sur ce lien, il peut contacter
|
||
<code>finn</code> (129.199.1.128), qui est responsable des adresses en
|
||
129.199.128. <code>clipper</code> transmet donc le paquet à <code>finn</code>,
|
||
et se désintéresse lui aussi de la question. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
<code>finn</code> possède aussi deux visages, le second étant
|
||
<code>finn128</code> (129.199.128.254), relié directement aux stations de
|
||
l'Infirmatique. <code>finn</code> peut donc communiquer directement avec
|
||
<code>aviso</code>, et lui envoie le paquet. </p>
|
||
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||
|
||
<h4>Routeurs et réseau</h4><p> Donc, pour que tout
|
||
se passe bien, il suffit que chaque station sache reconnaître les adresses
|
||
contactables directement, et une passerelle pour les autres cas. Les routeurs,
|
||
eux, doivent avoir une notion locale de la hiérarchie (<code>clipper</code>
|
||
doit connaître <code>finn</code>, mais ce que <code>finn</code> doit faire
|
||
pour contacter <code>aviso</code> ne le regarde pas). </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Il est même possible de reconstruire ces informations à la volée :
|
||
<code>clipper</code> peut tout envoyer sur la machine par défaut
|
||
(<code>renater</code>), qui lui signalera à chaque fois qu'il existe une route
|
||
plus directe ne passant pas par lui; <code>clipper</code> s'en rappellera
|
||
pendant quelques minutes. Ce mécanisme, dit de routage dynamique, est un peu
|
||
délicat à mettre en place, aussi on s'en sert avec parcimonie (il est aisé
|
||
d'obtenir, à la suite d'un malentendu, une partie de ping-pong, où deux
|
||
stations considèrent, pour un paquet donné, que l'autre station est la
|
||
passerelle à utiliser). </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Et voilà, ceci est Internet : des stations qui s'échangent des paquets
|
||
(d'une taille maximale de 65 536 octets, mais souvent plus petits,
|
||
de l'ordre de 1 500 octets). Normalement, un paquet n'a pas à
|
||
effectuer plus de 30 sauts pour faire le trajet d'une station à une
|
||
autre. Les paquets peuvent être fractionnés et recombinés au gré des routeurs,
|
||
afin de s'adapter aux spécificités locales de la liaison. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Le chemin entre deux stations n'est pas forcément unique; ceci permet une
|
||
tolérance aux pannes ou une adaptation aux embouteillages. Notamment, les
|
||
communications à grande échelle sont alors résistantes aux attaques nucléaires
|
||
(c'est ce qui plaisait aux militaires américains). Une conséquence de ce fait
|
||
est que deux paquets successifs ne suivent pas forcément le même chemin; ils
|
||
peuvent notamment arriver dans le désordre, et certains peuvent être dupliqués
|
||
(quand une passerelle cherche à savoir, <em>via</em> un protocole approprié,
|
||
si un paquet est arrivé, et, ne voyant rien venir, en émet un autre, alors que
|
||
le premier était simplement parti par un chemin détourné). </p>
|
||
|
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||
<p class="auteur">Thomas Pornin</p>
|
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|
||
<p class="centre"> <img src="hublot05/reseau-ens.png" alt="[Une partie du routage à
|
||
l'ENS]" /> <br />
|
||
Figure 1 : Une partie du routage à l'ENS</p>
|
||
|
||
<h3><a name="netscape">Utiliser Netscape</a></h3>
|
||
<!-- ########################################## -->
|
||
|
||
<p>Le mois dernier, on a vu comment lancer et quitter proprement Netscape. Ce
|
||
mois-ci, on va envisager la navigation sur le Web. Comme d'habitude, j'utilise
|
||
la version 3 de Netscape. </p>
|
||
|
||
|
||
<h4>Le Web et l'hypertexte</h4><p> Vous savez que
|
||
le principe du Web est de mettre en relation des informations dispersées à
|
||
travers le monde : par exemple, on crée un lien entre une page Web située
|
||
en France vers une page située au Brésil, et suivre le lien vous emmène
|
||
automatiquement sur la page brésilienne. C'est ce que l'on appelle
|
||
l'hypertexte, et c'est ce que veut dire le <code>http</code> placé au début
|
||
des adresses Web : <em>HyperText Transfer Protocol</em>. </p>
|
||
|
||
<h4>Principe du Web</h4><p> Sur le Web, une adresse
|
||
s'appelle une URL (<em>Uniform Resource Locator</em>). Prenons pour exemple
|
||
l'adresse du <a href="http://www.eleves.ens.fr/" >serveur
|
||
des élèves de l'ENS</a> : <code>http://www.eleves.ens.fr:8080/</code>. Le
|
||
<code>http</code> au début indique le protocole à utiliser, et signale qu'il
|
||
s'agit d'une page Web (cependant, toutes les pages Web ne sont pas servies par
|
||
HTTP). Le <code>.fr</code> est un nom de domaine, qui indique ici que la page
|
||
se trouve en droit en France (mais il se pourrait que le serveur, en tant que
|
||
machine physique, matérielle, soit aux États-Unis).
|
||
<code>www.eleves.ens</code> désigne en réalité une machine qui héberge le site
|
||
des élèves de l'institution ENS. Le <code>8080</code> désigne un numéro de <a
|
||
href="#port">port*</a>. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Enfin, le <code>/</code> (<em>slash</em>) qui termine l'adresse indique qu'on
|
||
se rend au point de départ de l'arborescence du site, en pratique la page
|
||
d'accueil. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Tout ceci indique la machine à contacter pour rejoindre la page Web. Ensuite,
|
||
il peut y avoir d'autres informations quelle page précisément on demande à
|
||
voir. Par exemple, <code>http://www.cof.ens.fr/cineclub/</code>
|
||
correspond la page d'accueil du <a
|
||
href="http://www.cof.ens.fr/cineclub/" >Ciné-Club de
|
||
l'ENS</a>, elle-même un sous-ensemble logique de <code>COF/</code>. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Quand vous sélectionnez un lien, votre ordinateur envoie une requête sur le
|
||
serveur désigné par l'URL. Ce serveur renvoie la page demandée par votre
|
||
navigateur («client» du serveur). </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
L'ensemble de ces données circulent sur des liens physiques, les câbles, qui
|
||
ont un débit maximal. La réponse d'un serveur physiquement très éloigné mettra
|
||
un peu plus de temps à arriver; une grosse quantité de données mettra plus de
|
||
temps à arriver qu'une petite quantité; enfin, à certaines heures, le réseau
|
||
est encombré par l'ensemble des données transférées par tous les utilisateurs
|
||
connectés à ce moment-là. C'est ce qui explique que parfois, une page soit
|
||
longue à charger. Vous pouvez toujours interrompre le transfert en cliquant
|
||
sur le bouton «<code>Stop</code>». </p>
|
||
|
||
<h4>Noms de domaines</h4><p> Il y a un certain
|
||
nombre de noms de domaine. Une partie indique un pays, dont dépend en droit le
|
||
serveur : <code>.fr</code> pour les serveurs français, <code>.es</code>
|
||
pour l'Espagne, <code>.ru</code> pour la Russie, <code>.jp</code> pour le
|
||
Japon, etc. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Il en existe d'autres, comme <code>.edu</code> pour les universités
|
||
américaines, <code>.org</code> pour les institutions à but non lucratif,
|
||
<code>.gov</code> pour le gouvernement américain. <code>.int</code> est
|
||
utilisé en particulier par les organisations établies par traités
|
||
internationaux, par exemple l'Union européenne. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
De nouveaux noms de domaines sont apparus avec l'engouement pour le Web. Par
|
||
exemple, <code>.com</code> désignait à l'origine des sites d'entreprises, et
|
||
<code>.net</code> des fournisseurs d'accès au réseau. Mais AOL, fournisseur
|
||
d'accès, a comme adresse <code>aol.<em>com</em></code> (pour des raisons
|
||
historiques, certes). D'autre part, des entreprises peuvent avoir un site avec
|
||
un suffixe <code>.net</code>, à cause de leur fournisseur d'accès. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Un autre exemple : le suffixe <code>.tv</code> est théoriquement réservé
|
||
aux îles Tuvalu; mais le Web est quelque chose de rentable, et elles ont vendu
|
||
quelques noms de domaines à des chaînes de télévision qui voulaient une
|
||
adresse en <code>.tv</code>... </p>
|
||
|
||
<h4>Aller quelque part</h4><p> Que faire quand vous
|
||
voulez aller à une adresse précise, par exemple le <a
|
||
href="http://www.unesco.org/" >site de l'UNESCO</a> (
|
||
<code>http://www.unesco.org/</code>)? Cliquez dans le cadre rose
|
||
«<code>Location:</code>», effacez l'adresse de la page sur laquelle vous vous
|
||
trouvez, et écrivez à la place l'adresse souhaitée. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Vous pouvez aussi sélectionner <code>Open Location</code> dans le menu
|
||
<code>File</code> (ou taper <code>Alt-L</code>), et taper votre adresse dans
|
||
le petit cadre qui s'affiche. </p>
|
||
|
||
<h4>Pages déjà visitées</h4><p> Netscape offre deux
|
||
possibilités pour revenir sur des pages déjà visitées. Il s'agit d'abord des
|
||
trois boutons <code>Back</code>, <code>Forward</code> et <code>Home</code>.
|
||
</p>
|
||
|
||
|
||
<p class="centre"><img src="hublot05/navigation1.png" alt="[Les boutons Back, Forward
|
||
et Home]" /> </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
<code>Back</code> vous ramène en arrière, vers la dernière page que vous avez
|
||
visitée; <code>Forward</code> vous ramène vers les pages visitées en dernier.
|
||
Enfin, <code>Home</code> vous replace sur votre page d'acceuil par défaut, qui
|
||
est la page du serveur des élèves de l'ENS. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Vous disposez aussi du menu <code>Go</code>. Celui-ci reprend les fonctions
|
||
<code>Back</code>, <code>Forward</code> et <code>Home</code>, en indiquant les
|
||
raccourcis claviers correspondants. </p>
|
||
|
||
<p class="centre"> <img src="hublot05/navigation2.png" alt="[Copie du
|
||
menu «Go»]" />
|
||
</p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Il propose ensuite la liste des pages visitées; les pages vues récemment sont
|
||
en haut de la liste, tandis que la toute première page visitée se trouve tout
|
||
en bas. Un petit carré indique sur laquelle de ces pages on se trouve. Il
|
||
suffit de cliquer sur le nom d'une page pour y revenir immédiatemment. </p>
|
||
|
||
|
||
|
||
<!-- ######################################################### -->
|
||
<h2><a name="CD-CEA">Les CD-ROM du Centre
|
||
d'Études Anciennes</a></h2>
|
||
<!-- ######################################################### -->
|
||
|
||
|
||
<h4>Disques disponibles</h4><p> Le Centre d'Études
|
||
Anciennes dispose de trois CD-ROM. </p>
|
||
|
||
|
||
<p>
|
||
Le <strong>TLG</strong> (<em>Thesaurus Linguae Graecae</em>) comporte les
|
||
textes de la littérature grecque depuis Homère jusqu'en 600 ap. J.-C.,
|
||
plus des textes littéraires et techniques, ainsi que des recueils de scholies
|
||
de l'an 600 à 1453, soit 3 366 auteurs et 10 823 oeuvres. </p>
|
||
|
||
|
||
<p>
|
||
Le <strong>PHI n° 5.3</strong>, du Packard Humanities Institute, embrasse
|
||
la littérature latine depuis l'époque archaïque jusqu'aux environs de 200
|
||
ap. J.-C. Il comporte 362 références d'auteurs, dont les grands textes
|
||
classiques, mais présente des lacunes pour la période postclassique. Quiconque
|
||
travaille sur la poésie latine aura intérêt à consulter plutôt le CD-ROM
|
||
<strong>Poesis</strong> (de l'éditeur italien Zanichelli) à la section latine
|
||
de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes. Outre les textes
|
||
littéraires latins, Le PHI comprend la <em>Bible juive</em> (en hébreu), la
|
||
<em>Septante</em> et le <em>Nouveau Testament</em> grec (en caractères grecs),
|
||
la <em>Vulgate</em> (en latin), la Bible anglaise dans deux traductions, celle
|
||
du roi Jacques et la version standard révisée, et le <em>Nouveau
|
||
Testament</em> copte (en caractères coptes). </p>
|
||
|
||
|
||
<p>
|
||
Le <strong>PHI n° 7</strong> renferme divers <em>corpus</em>
|
||
documentaires en caractères grecs et latins. Il s'agit des inscriptions de
|
||
l'université Cornell, ainsi que des <em>papyri</em>, <em>ostraca</em> et
|
||
tablettes du fonds documentaire Duke (186 références). Les inscriptions
|
||
couvrent la période grecque, la période romaine, l'Antiquité tardive jusqu'au
|
||
VIIIe siècle et la période byzantine jusqu'en 1453. On y trouve de plus, en
|
||
caractères coptes, la <em>Bible sahidique</em> et le fonds Nag Hammadi (64
|
||
références d'apocryphes bibliques). </p>
|
||
|
||
|
||
<h4>Utilisation</h4><p> Ces disques sont
|
||
consultables avec deux logiciels d'interrogation :
|
||
<strong>Pandora</strong> (une pile HyperCard conçue aux États-Unis) et
|
||
<strong>SNS Greek & Latin</strong> (une application programmée à la Scuola
|
||
Normale Superiore de Pise), qui tournent sur le PowerMac 8500 de la
|
||
cellule informatique du CEA. Les néophytes préfèrent Pandora pour la
|
||
simplicité de son interface. Mais SNS est incontournable quand il faut définir
|
||
des requêtes très précises, car la syntaxe de son langage d'interrogation est
|
||
héritée du <code>grep</code> en usage dans le monde Unix, et quand il faut
|
||
extraire des oeuvres complètes (au format RTF) pour les récupérer dans un
|
||
traitement de texte, par exemple si l'on travaille à une édition critique.
|
||
</p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Chaque année, en novembre, des stages d'initiation aux CD-ROM sont proposés
|
||
aux élèves antiquisants par D. Béguin, l'un des deux caïmans
|
||
d'informatique littéraire. On y montre que toute problématique peut se
|
||
reformuler sous forme d'une recherche de mots ou de parties de mot dans un
|
||
corpus d'oeuvres librement défini par l'utilisateur. Les réponses sont
|
||
fournies sous forme de listes d'occurrences où les mots recherchés sont
|
||
replacés dans un contexte dont la longueur est, elle aussi, définie par
|
||
l'utilisateur. Les CD-ROM font office d'index et de concordances, avec une
|
||
rapidité et une exhaustivité que ne sauraient égaler leurs prédécesseurs sur
|
||
support papier. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
<a href="http://www.tlg.uci.edu/ ">La page officielle du TLG à
|
||
l'Université de Californie</a> </p>
|
||
|
||
<p class="auteur">Daniel Béguin</p>
|
||
|
||
<!-- #################################################### -->
|
||
<h2><a name="lexique">Lexique</a></h2>
|
||
<!-- #################################################### -->
|
||
|
||
|
||
|
||
<dl>
|
||
<dt>
|
||
<a name="niveau"><strong>Niveau</strong></a></dt><dd><p> Est bas
|
||
niveau ce qui est proche du matériel. Est haut niveau ce qui est proche de
|
||
l'utilisateur. </p></dd>
|
||
|
||
|
||
<dt>
|
||
<a name="noyau"><strong>Noyau</strong></a></dt><dd><p> Le noyau
|
||
(<em>kernel</em>) est le coeur du système. C'est lui qui gère le matériel pour
|
||
les besoins des applications. Il est la partie principale du système
|
||
d'exploitation. </p></dd>
|
||
|
||
|
||
<dt>
|
||
<a name="port"><strong>Port</strong></a></dt><dd><p> Première
|
||
définition, pour expliquer à quoi ça sert : un port est une sous-adresse,
|
||
comme une boîte aux lettres dans un immeuble. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Seconde définition, technique : un port est un numéro qui définit, à
|
||
l'intérieur d'une machine donnée, un point sur lequel un programme peut
|
||
attendre des connexions de l'extérieur ou depuis lequel il peut en établir.
|
||
La donnée du numéro IP de la machine et du port TCP constitue l'analogue d'un
|
||
numéro de téléphone vers lequel ou depuis lequel on peut établir des
|
||
connexions. </p></dd>
|
||
|
||
<dt>
|
||
<a name="shell"><strong>Shell</strong></a></dt><dd><p> Le shell est
|
||
le programme qui interprète les commandes tapées au clavier. Selon le cas, il
|
||
peut exécuter le programme demandé (<code>pine</code>, <code>ls</code>,
|
||
<code>date</code>...), demander confirmation (avant d'effacer un fichier par
|
||
exemple), corriger la syntaxe (<code>netscape</code> et pas
|
||
<code>nestcape</code>), afficher un message d'erreur comme «<code>command not
|
||
found</code>», etc. On peut aussi écrire des programmes (appelés scripts),
|
||
dans le langage du shell, pour créer de nouvelles commandes, automatiser des
|
||
tâches, ou autres. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Un shell est lancé dans chacun des terminaux que vous ouvrez. Pour quitter le
|
||
shell, il suffit de taper <code>^D</code>, ce qui aboutit en pratique à fermer
|
||
la fenêtre, car plus aucun programme ne tourne dedans. </p></dd>
|
||
</dl>
|
||
|
||
<!-- ################################################################## -->
|
||
<h2><a name="pingouins">Des pingouins partout</a></h2>
|
||
<!-- ################################################################## -->
|
||
|
||
|
||
<h3>Alors, ça vole ou ça vole pas?</h3>
|
||
|
||
<p>
|
||
Parmi les choses qui m'énervent, et il y en a beaucoup bien que ça ne se voit
|
||
pas sur ma figure, car je suis d'un calme proverbial, c'est la confusion entre
|
||
le pingouin et le manchot. Le manchot, c'est cette espèce d'oiseau aux ailes
|
||
atrophiées et aux pattes encore plus petites, et qui vit là où il fait
|
||
vraiment froid, c'est-à-dire en Antarctique (le pôle Sud, pour les ignares).
|
||
Le pingouin ressemble un peu au manchot, mais il est plus petit, possède des
|
||
ailes bien développées qui lui permettent de voler aussi bien qu'une mouette,
|
||
il vit sur les côtes boréales, à des latitudes élevées (en Islande, par
|
||
exemple), et, pour tout dire, il n'a avec le manchot qu'un lointain cousinage,
|
||
autant qu'avec les canards, pour situer. Autrement dit, pingouin et manchot
|
||
n'ont rien de commun, et sont séparés de pas loin de 20 000 kilomètres.
|
||
</p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Mais quand on montre un manchot à un quidam quelconque, il l'identifie
|
||
quasiment à coup sûr comme étant un pingouin, et il en est très content.
|
||
C'est terrible comme l'inculture est satisfaisante. La confusion est
|
||
certainement d'origine anglo-saxonne, d'abord parce que les Anglais ont
|
||
toujours tout fait pour nous pomper l'air, à nous autres Français, et ensuite
|
||
parce que chez eux, manchot et pingouin se traduisent tous deux par
|
||
<em>penguin</em>. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
J'en vois déjà qui se demandent ce que ces précisions ornithologiques et
|
||
linguistiques viennent faire là, il y en a même qui se sentent lésés, après
|
||
tout si on lit le <em>Hublot</em> c'est pour s'entendre dire qu'Unix c'est
|
||
Bien et que le piratage c'est Mal, pas pour disserter sur les qualités
|
||
aérodynamiques de volatiles même pas comestibles. Certes, je vous comprends,
|
||
mais rassurez-vous, il y a un rapport avec l'informatique en général et Unix
|
||
en particulier, j'y arrive de suite. Ce préambule était nécessaire pour bien
|
||
vous faire ressentir l'effort surhumain que je vais produire en parlant de
|
||
pingouins dans tout le reste de cet article, alors qu'il s'agit de manchots.
|
||
Et puis, vous aurez appris quelque chose, c'est toujours ça de gagné. </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
Donc, la translation manchot/pingouin ayant été établie, j'aborde le vif du
|
||
sujet : il y a des pingouins partout. Vous ne l'aviez peut-être pas
|
||
remarqué, ce serait même tout à votre honneur, ça voudrait dire que dans les
|
||
kiosques à journaux, vous consultez des opuscules normaux tels que
|
||
<em>Paris-Match</em> ou <em>Le Monde</em>. Mais pour les dépravés qui se
|
||
repaissent de ce qu'on nomme vulgairement la «presse informatique», c'est
|
||
indubitable. Presque chaque mois apparaît un nouveau périodique dont le nom
|
||
est une variation quelconque autour du terme «Linux», et décoré avec un goût
|
||
très sûr de diverses effigies d'un pingouin rigolard, qui me filerait des
|
||
cauchemars si j'avais encore cinq ans (ah, vieillesse ennemie, etc). </p>
|
||
|
||
<p>
|
||
L'esprit inquisiteur, et je ne doute pas que vous soyez tous avides de
|
||
connaissances, aura certainement compulsé quelques unes de ces parutions, en
|
||
tout bien tout honneur et dans un but de recherche uniquement, j'en suis
|
||
persuadé. À l'intérieur, on trouve des concepts étranges, parlant de logiciel
|
||
qu'on donne mais qui rapporte des sous, de businessmen qui filent des ronds
|
||
alors qu'il n'y sont en rien obligés, d'un gourou chevelu qui joue du pipeau,
|
||
d'un esprit démoniaque américain qui serait autant mauvais programmeur qu'il
|
||
est bon vendeur, et autres articles constellés d'acronymes au goût étrange
|
||
venu d'ailleurs : Linux, BSD, Hurd, FUD, KDE, Tux, X11, etc... </p>
|
||
|
||
<p>
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Qu'est-ce donc que tout cela? Et bien, synthétiquement, c'est la nouvelle
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mode : le logiciel libre. Je vais ici tenter de détailler un peu ce qu'il
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en est, car si l'honnête homme peut parfaitement se passer de ce genre de
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détails, ça peut toujours servir pour briller en société, ou réhausser un peu
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le niveau d'une fin de banquet. </p>
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<h3>Le commerce du vent</h3>
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Le logiciel, en bon anglois <em>software</em>, c'est ce qui transforme un
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ordinateur complètement crétin en station de travail parfaitement crétine.
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L'ordinateur, à la base, c'est un amas savamment agencé de morceaux de
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silicium, aluminium, cuivre, plastique, et autres composants. Ça sait exécuter
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des ordres; des ordres simples, vraiment très simples, exprimés dans un
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langage barbare qui n'a rien à voir avec nos complexes moyens d'expression
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humains. Ces ordres, ont les appelle le logiciel. </p>
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Le logiciel, c'est immatériel. Ça coûte très cher à produire, mais, <em>in
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fine</em>, ce n'est jamais qu'une suite de 0 et de 1, comme tout ce qui rentre
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dans un ordinateur, et on peut le reproduire autant de fois qu'on veut. Le
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logiciel se vend bien, et il y en a partout où il y a l'ombre d'un semblant
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d'ordinateur, donc dans les voitures, les fours à micro-ondes, les cartes
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bleues, les lecteurs de CD, et bien d'autres objets, dont on n'aurait pas
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imaginé tant de malice. </p>
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La forme de logiciel compréhensible par les ordinateurs est, disons-le tout
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net, immondissime. Alors les développeurs utilisent des outils informatiques
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qui traduisent automatiquement en un logiciel utilisable sur un ordinateur,
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des descriptions de ce logiciel en un autre langage, plus facilement
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appréhensible (par un informaticien, hein, ce n'est quand même pas du
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français). La forme compréhensible, c'est ce qu'on appelle le code source, ou
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tout simplement le source (oui, au masculin -- même si certains déviants
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l'utilisent au féminin). La traduction, on appelle ça la compilation, et le
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logiciel tel qu'il est avalé par la machine, c'est le binaire. </p>
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Au passage, évoquons le système d'exploitation : c'est ce logiciel
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particulier qui sait parler au matériel; les autres logiciels (on dit
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«applications», voire «progiciels» quand on veut faire pro), quand ils veulent
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lire un fichier ou afficher un texte sur l'écran, se contentent de faire une
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requête au système d'exploitation. L'équivalent sur une voiture, c'est le
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tableau de bord : on tourne le volant quand on veut, en fait, tourner les
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roues. Et si on change les pneus, qu'importe, c'est toujours le même volant et
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ça se manipule pareil. Le conducteur n'a pas à connaître tous les types de
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pneus, il peut se contenter d'identifier le truc rond, au milieu du tableau de
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bord. Microsoft Windows est un système d'exploitation, Microsoft Word est une
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application. </p>
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Il y a 20 ans, quand une boîte quelconque fournissait un logiciel à une autre
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boîte ou un particulier, elle vendait le binaire, et le binaire seulement,
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pour plein de brouzoufs. Elle amortissait le coût de développement sur les
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différentes ventes, et si le logiciel se vendait bien, jackpot, puisque la
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reproduction ne coûte rien. D'ailleurs, ce coût nul (en fait presque, un
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CD-ROM ça coûte 7 FF) de la copie a entraîné beaucoup de copies faites
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par des tiers (tout bénef, pour eux, puisqu'il ont des coûts de développement
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nuls), d'où une législation adaptée à base de licences d'utilisation. </p>
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Depuis, un illuminé ricain, issu d'une université spécialisée dans ce genre de
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cas, a eu une idée qui peut sembler idiote, mais qui doit contenir de vrais
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morceaux d'intelligence dedans puisqu'elle se vend bien : le logiciel, on
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va le fournir avec les sources. Oui, on file nos petits secrets de fabrication
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avec. Et puis, tant qu'à faire, on autorise celui qui a récupéré le logiciel
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d'en faire autant de copies qu'il veut. Il peut les donner, ces copies, ou les
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vendre au prix qu'il veut à qui il veut. Le susdit amerloque a fait des
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émules, fondé une religion (lui, il dit «fondation» mais c'est clairement une
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secte), promulgué un dogme, et bien évidemment il y a eu des schismes et des
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guerres. J'y reviendrai plus tard. </p>
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Qu'est-ce que c'est que cette utopie, vous demandez-vous. On dirait un délire
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communautaire issu tout droit des années 1970. Un poison crypto-communiste,
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une pourriture bolchévique qui tente d'empêcher de braves gens de devenir
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honnêtement richissimes. En effet, qu'est-ce qui empêche une société d'acheter
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un exemplaire du logiciel libre d'une autre société, et de le revendre tel
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quel mais moins cher? Plus de coût de développement, juste de la distribution,
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et le marché est acquis. On dirait un encouragement au piratage, une
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théorisation du masochisme. Ça ne peut pas tourner, une fantasmagorie
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pareille. </p>
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Et pourtant, elle tourne. Comment? Pourquoi? Que va faire le pingouin? Vous
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le saurez au prochain épisode... </p>
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<p class="auteur">Thomas Pornin</p>
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<div class="metainformation">
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Auteur : Émilia Robin. Articles de Daniel Béguin et Thomas Pornin.</p>
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Ce document a été traduit de LaTeX par hevea, puis passé en XHTML 1.0
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||
Strict par Joël Riou.
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<p>Dernière modification le <date value="$Date: 2007-07-17 10:02:18 $" />.</p>
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</html>
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