Le mot shell signifie « coquille » en anglais. Il
s'agit du programme que vous utilisez régulièrement à l'ENS, et qui
interprète les commandes. Par exemple, vous y tapez pine
ou
mutt
, forum
, cc
,
mozilla
, etc.
Mais quel rapport avec une coquille ? Eh bien, dans une coquille vous pouvez mettre de l'eau, pour la porter ensuite à votre bouche ; vous pouvez y mettre du sable avant de le verser dans des bocaux ; en somme, une coquille est un récipient qui permet de manipuler toutes sortes de contenus. Il en va de même du shell. C'est un outil en mode texte qui permet l'exploitation d'un grand nombre de ressources de l'ordinateur.
Cette page vous donnera les rudiments pour exploiter les deux principales fonctionnalités du shell :
Le shell, comme le normalien, ne connaît que deux états :
Le shell, une fois lancé, est inactif : il attend qu'on lui donne des ordres. Quand on lui en donne un, il l'exécute ; et quand il a terminé, il retourne à son état d'inactivité, en attente d'un nouveau commandement.
Quand le shell est inactif, il affiche une invite (prompt en anglais), qui ressemble à cela :
chaland ~ $
Un curseur, parfois clignotant, indique que le shell attend que vous lui tapiez des instructions.
J'ai l'habitude de taper des commandes dans le shell, et je vois qu'il réagit. Mais comment comprend-il ce que je veux faire ?
Prenons un cas simple. Je tape la commande bonjour
à
l'invite (prompt) du shell. Il va chercher à plusieurs endroits
ce que j'entends par là :
bonjour
n'est pas une de
ses commandes intégrées ; si c'est le cas, il l'exécute
directement, sinon il passe à l'étape suivante ;PATH
, et qui indique le « chemin » où trouver les
commandes que l'on appelle. Par exemple, si la variable PATH contient
les répertoires :
/usr/bin
/bin
et /home/toto/bin
,/usr/bin/bonjour
,/bin/bonjour
et /home/toto/bin/bonjour
;PATH
, il va renvoyer un message d'erreur
en disant que désolé, il ne voit pas ce que l'on entend par
bonjour
. Exemple :
chaland ~ $ bonjour
bonjour: Command not found
La variable PATH
consiste en
une liste de répertoires séparés par des
« :
». Si vous voulez voir à quoi ressemble votre
PATH, tapez :
chaland ~ $ echo $PATH
Certaines commandes du shell ne sont pas des programmes mais des
commandes internes (builtins functions). Comme nous
l'avons vu, elles sont directement reconnues et exécutées par le shell.
Un exemple de commande interne est cd
; elle modifie
le répertoire courant du shell.
Attention : si vous créez un script (c'est-à-dire un programme
écrit en langage shell) qui utilise cd
, il ne modifie pas
le répertoire courant du shell qui lance ce script, mais celui d'un
shell qui est créé à l'occasion de l'exécution de ce script, et qui
meurt à la fin de cette exécution.
Exemple : je crée un script aller
qui contient les
lignes suivantes :
#! /bin/sh cd $*
Nous aurons alors :
chaland ~ $ aller toto chaland ~ $ cd toto chaland ~/toto $
La répétition de commandes complexes en ligne de commande du shell est rapidement fastidieuse ; aussi est-il très pratique de connaître les bases de la programmation de scripts shell. Les scripts servent à automatiser ou systématiser des tâches.
Il existe un script spécial, qui est exécuté au moment où on se connecte. Ce
script est contenu dans le fichier $HOME/.profile
. C'est ce
fichier qui vous dit s'il y a de nouveaux messages dans forum, si vous avez
du courrier, etc.
Ce fichier est normalement mis à jour automatiquement par les scripts de la config conscrits. Il est néanmoins possible de le modifier pour changer des options.
Il existe encore le script .xinitrc
, qui lance X ;
X est le gestionnaire de fenêtres classique sous Unix.
Le nombre de scripts possibles est illimité ; vous pouvez en créer autant que vous voulez, selon vos besoins : c'est ainsi que l'on personnalise son système et qu'on l'adapte à ses exigences, plutôt que l'inverse.
Il est parfois ennuyeux d'avoir à taper un nom complet de fichier comme
nabuchodonosor
. Il est encore plus ennuyeux d'avoir à taper une
liste de fichier pour les donner en arguments à une commande, comme :
cc -o foo bar.c gee.c buz.c gog.c
Pour éviter ces problèmes, on peut utiliser des jokers (wildcards en anglais).
Une étoile *
dans un nom de fichier est
interprétée par le shell comme « n'importe quelle séquence de
caractères » (mais ça ignore les fichiers dont le nom commence par un
point). Exemple :
cc -o foo *.c
Pour interpréter l'étoile, le shell va faire la liste de tous les noms de
fichiers du répertoire courant qui ne commencent pas par .
et
qui finissent par .c
. Ensuite, il remplace *.c
par cette liste (triée par ordre alphabétique) dans la ligne de commande, et
exécute le résultat, c'est-à-dire par exemple :
cc -o foo bar.c buz.c foo.c gee.c gog.c
On a aussi le point d'interrogation ?
, qui
remplace un (et exactement un) caractère quelconque (sauf un point en début
de nom). Par exemple, ls *.?
liste tous les dont l'extension
ne comporte qu'un caractère (.c
, .h
...).
La forme [abcd]
remplace un caractère quelconque parmi
a
, b
, c
, d
. Enfin,
[^abcd]
remplace un
caractère quelconque qui ne se trouve pas parmi a
, b
,
c
, d
.
echo /users/*
affiche à peu près la même chose que
ls /users
(La commande echo
se contente d'afficher ses arguments.)
&icone.attention; Attention :
mv *.c *.bak
, car le shell va passer à
mv
les arguments foo.c bar.c foo.bak bar.bak
, et
mv
ne sait pas quel fichier remplacer.
rm * ~
, le shell remplace
l'étoile par la liste des fichiers présents, et ils seront tous effacés. Si
vous tapez rm *~
, seuls les fichiers dont le nom finit par un tilde
seront effacés.
Interlude: comment effacer un fichier nommé ?*
? On ne peut
pas taper rm ?*
car le shell remplace ?*
par la
liste de tous les fichiers du répertoire courant. On peut taper rm -i
*
qui supprime tous les fichiers, mais en demandant confirmation à
chaque fichier. On répond n
à toutes les questions sauf
rm: remove ?*
.
Autre méthode: utiliser les mécanismes de quotation.
Avec tous ces caractères spéciaux, comment faire pour passer des arguments
bizarres à une commande ? Par exemple, comment faire afficher un point
d'interrogation suivi d'une étoile et d'un dollar par echo
?
Le shell fournit des mécanismes pour ce faire. Ce sont les
quotations.
\
)Il suffit de précéder un caractère spécial d'un backslash, et le shell remplace ces deux caractères par le caractère spécial seul. Évidemment, le backslash est lui-même un caractère spécial.
Exemples :
chaland ~ $ echo \?\*\$ ?*$ chaland ~ $ echo \\\?\\\*\\\$ \?\*\$
'
)
Un autre moyen est d'inclure une chaîne de caractères entre apostrophes
(simples quotes) '
. Tout ce qui se trouve entre deux
apostrophes sera passé tel quel par le shell à la
commande. Exemple :
chaland ~ $ echo '$?*'
$?*
"
)Les guillemets se comportent comme les apostrophes, à une exception près: les dollars et les backslashes sont interprétés entre les guillemets. Exemple :
chaland ~ $ echo "$HOME/*"
/users/87/maths/doligez/*
Une technique utile: Quand on juxtapose deux chaînes de caractères quotées, le shell les concatène, et elles ne forment qu'un argument. Exemple :
chaland ~ $ echo "'"'"'
'"
Quant aux interactions plus compliquées (backslashes à l'intérieur des
guillemets, guillemets à l'intérieur des apostrophes, etc.), le meilleur moyen
de savoir si ça donne bien le résultat attendu est d'essayer. La commande
echo
est bien utile dans ce cas.
`
)
Dernière forme de quotation: `commande`
. Le shell
exécute la commande indiquée entre backquotes, lit la sortie de la
commande mot par mot, et remplace `
commande
`
par la liste de ces mots. Exemple :
chaland ~ $ echo `ls` Mail News bin foo lib misc mur notes.aux notes.dvi notes.log notes.tex planar text chaland ~ $ ls -l `which emacs` -rwxr-xr-t 1 root taff 978944 Jul 16 1991 /usr/local/bin/emacs
La commande which cmd
employée ci-dessus affiche sur sa
sortie le nom absolu du fichier exécuté par le shell quand on lance la
commande it cmd :
chaland ~ $ which emacs
/usr/local/bin/emacs
Un programme consiste à traiter des données, et à renvoyer des données transformées : il transforme des informations, et c'est pourquoi l'on parle d'informatique.
Prenons le programme hachoir
, par exemple : on y
fait entrer des choses, elles sortent sous une autre forme, et dans
l'intervalle, elles subissent des transformations régulières. Par
exemple, on fait entrer une vache, il en ressort du steak haché ;
on y fait entrer des carottes, il en ressort des carottes rapées.
Deux concepts permettent de modéliser cette transformation d'informations : les concepts d'entrée et de sortie. L'entrée, c'est la vache ou les carottes ; la sortie, c'est le steak haché ou les carottes rapées.
Mais cette première distinction entre entrée et sortie ne suffit pas, car la sortie d'un programme, c'est-à-dire les messages qu'il renvoie, sont de deux ordres : il y a les messages normaux relevant de la transformation d'informations (par exemple le steak haché ou les carottes rapées), mais il y a aussi des messages d'erreur.
Par exemple, si vous mettez, sur le tapis roulant qui mène au hachoir, un objet trop gros pour y rentrer, le hachoir, s'il est bien conçu, devra vous prévenir qu'il n'arrive pas à hacher un objet si gros. Et ce message, quoiqu'il sorte aussi bien du hachoir que le steak haché, ne doit pas être traité de la même façon à sa sortie, et n'est pas suivi des mêmes conséquences. C'est pourquoi l'on distingue la sortie standard et la sortie d'erreur.
Pour résumer, chaque commande a donc :
Par défaut, l'entrée standard est le clavier, la sortie standard est l'écran, et la sortie d'erreur est aussi l'écran.
C'est sur le clavier que vous tapez ; ce que vous tapez et ce que renvoient les programmes s'inscrit à l'écran ; les messages d'erreur renvoyés par les programmes s'affichent à l'écran.
Mais il ne s'agit là que du comportement par défaut, et pas d'un comportement obligatoire. Vous pouvez tout à fait orienter différemment vos programmes.
Par exemple, si vous donnez une vache comme entrée au hachoir, vous pouvez orienter la sortie vers une imprimante (au lieu de l'écran, proposé par défaut), et vous imprimerez ainsi du steak haché.
Ou encore, vous pouvez donner un plant de carottes comme entrée au
programme cueillette
, et envoyer la sortie (c'est-à-dire
les carottes cueillies) au programme hachoir
.
>
On peut rediriger la sortie standard d'une commande vers un
fichier (caractère « >
»). Le résultat de la
commande sera placé dans le fichier au lieu de s'afficher sur l'écran.
Exemple :
chaland ~ $ ls -l > foo
Le résultat de ls -l
ne s'affiche pas à l'écran, mais il est placé
dans le fichier foo
. On peut alors taper
chaland ~ $ less foo
(ou more foo
)
pour lire le fichier page par page.
>>
On veut parfois ajouter la sortie d'un programme à un fichier, sans effacer ce qui précède. Or, par défaut, si l'on tape plusieurs fois
chaland ~ $ ls -l > foo
à chaque fois, le contenu antérieur du fichier foo
est
écrasé par le contenu ultérieur.
Pour éviter cela, il existe l'outil de redirection >>. Ainsi, si vous tapez plusieurs fois
chaland ~ $ ls -l >> foo
le fichier foo
contiendra à la suite tout ce que
vous a renvoyé la commande.
<
On peut aussi rediriger l'entrée standard d'une commande (caractère
« <
»). La commande lira alors le fichier au
lieu du clavier. Exemple :
chaland ~ $ elm leroy < foo
envoie par mail à Xavier Leroy le résultat de la commande ls -l
de
tout à l'heure.
On peut aussi taper more < foo
qui est équivalent à
more foo
car more
sans argument lit son entrée
standard et l'affiche page par page sur le terminal.
|
Il devient rapidement ennuyeux de taper :
chaland ~ $ ls -l > foo chaland ~ $ less < foo chaland ~ $ rm foo
On peut se passer du fichier intermédiaire (foo
dans notre
exemple) grâce à un pipe (caractère
« |
»). Un pipe connecte directement la sortie
standard d'une commande sur l'entrée standard d'une autre commande.
Exemple : pour afficher page par page la liste des fichiers du
répertoire courant, faire
chaland ~ $ ls -l | less
Le pipe, ou tube, est d'un usage très courant, et rend beaucoup de services.
On a parfois besoin de savoir si une commande a réussi ou non avant d'en
lancer une autre. Les indicateurs &&
et
||
permettent, respectivement, de lancer une commande si
(et seulement si) la précédente a réussi ou échoué.
Par exemple, si j'ai un fichier foo
, j'obtiens :
chaland ~ $ ls foo && echo "J'ai un fichier foo."
foo
J'ai un fichier foo.
Si je n'ai pas de fichier foo
, le message ne s'affiche
pas. En revanche, si je tape alors :
chaland ~ $ ls foo || echo "Je n'ai pas de fichier foo."
ls: foo: No such file or directory
Je n'ai pas de fichier foo.
La panoplie complète des redirections est la suivante (le tableau indique les redirections qui diffèrent selon les shells) :
>
: change la sortie standard de la commande pour la placer
dans un fichier.
<
: change l'entrée standard de la commande pour la prendre
dans un fichier.
|
: branche la sortie standard de la commande de gauche sur
l'entrée standard de la commande de droite.
>>
: change la sortie standard pour l'ajouter à la fin
d'un fichier existant.
||
: exécuter la commande suivante si la première a
échoué.
&&
: n'exécuter la commande suivante que si la
première a réussi.
Il est parfois utile de rediriger la sortie standard et la sortie
d'erreur vers un même endroit. Pour cela, on utilise le motif
2>&1
avant la redirection.
Fonction | Bourne shell (sh, bash) | Z-shell (zsh) |
---|---|---|
Redirige la sortie d'erreur (2) et la sortie standard (1) sur l'entrée de la commande suivante | 2>&1 | |
|& |
Redirige la sortie d'erreur et la sortie standard dans un fichier | 2>&1 > |
>& |
Redirige la sortie d'erreur et la sortie standard à la fin d'un fichier existant | 2>&1 >> |
>>& |
Normalement, une redirection avec >
sur un fichier qui
existe déjà efface le contenu du fichier avant d'y placer le résultat de la
commande. Les shells ont des options pour demander confirmation, ou
refuser d'effacer le fichier.
Une ligne de commandes contenant des |
s'appelle un pipe-line.
Quelques commandes souvent utilisées dans les pipe-lines sont:
less
,
bien plus évolué) à la fin du pipe-line, affiche le résultat page par page,
pour laisser le temps de le lire.
fold
coupe les lignes de son
entrée à 80 caractères et écrit le résultat sur sa sortie.
cat glop buz > toto
Concatène les fichiers glop
et buz
et place le
résultat dans toto
.
wc -w /usr/dict/words
Affiche le nombre de mots du dictionnaire Unix.
grep gag /usr/dict/words | tail
Affiche les 10 derniers mots du dictionnaire qui contiennent la chaîne
gag
.
Une variable est l'assignation d'une étiquette à un contenu ; ce contenu, comme l'indique le mot « variable », peut changer autant que l'on veut ; l'assignation de l'étiquette à ce contenu, elle, est fixe, aussi longtemps que l'on ne dissout pas la variable.
La notion de variable est commune à presque tous les langages informatiques, et en particulier aux langages de programmation. Ceux qui ont déjà manipulé des langages sont donc familiers avec cette notion. Pour les autres, un petit exemple les aidera peut-être à la saisir.
Mettons que vous programmiez le hachoir dont nous parlions plus haut. Un hachoir est un instrument dangereux, à ne pas mettre à la portée des enfants. Robert le jardinier, qui a conçu ce hachoir, veut être le seul à pouvoir l'utiliser, sans quoi le petit Émile pourrait se blesser en y mettant le doigt.
Ainsi, il va dire au programme hachoir
de vérifier la
variable USER
, qui contient le nom de l'utilisateur. Si le
nom « Robert » est associé à l'étiquette USER
,
alors le programme se met en route ; sinon, il dit à l'utilisateur
de ne pas utiliser cet instrument sans la présence d'un adulte, et de
bien regarder des deux côtés avant de traverser la rue.
Certaines variables sont prédéfinies, par exemple
USER
; mais on peut en créer autant que l'on veut. Par
exemple, si Robert veut autoriser d'autres adultes que lui à utiliser
son hachoir, il peut faire que le programme demande à l'utilisateur quel
âge il a ; la réponse est enregistrée dans la variable
age
; ensuite, le programme va examiner le contenu de
cette variable. Si age >= 18
, alors le hachoir peut se
mettre en route ; mais si age < 18
, le hachoir
refuse de se mettre en marche.
En shell, pour désigner le contenu d'une variable, on écrit le nom de la
variable précédé du signe dollar. Exemple : echo
$HOME
affiche le nom du répertoire personnel de l'utilisateur,
mémorisé par la variable HOME
.
Par convention, les variables relevant du système, comme
HOME
, USER
et beaucoup d'autres, sont en
majuscules, tandis que l'on recommande d'écrire en minuscules les
variables que l'on se crée soi-même. On évite ainsi la désagréable
surprise de remplacer une variable importante et de casser tout ou
partie de son système.
Les noms de variables sont en effet sensibles à la casse :
USER
, user
, User
,
uSeR
etc. sont des variables différentes.
La façon de donner une valeur à une variable varie selon le type de shell utilisé :
C-Shell (csh
, tcsh
,
lcsh
) : on utilise la commande setenv
:
chaland ~ $ setenv foo bar chaland ~ $ echo $foo bar
Famille des Bourne Shell (sh
, bash
,
zsh
, ksh
) : on utilise export
:
chaland ~ $ foo=bar chaland ~ $ export foo chaland ~ $ echo $foo bar
Les valeurs des variables sont accessibles aux commandes lancées par le
shell. L'ensemble de ces valeurs constitue l'environnement.
On peut aussi supprimer une variable de l'environnement avec
unsetenv
(C-Shell) ou unset
(Bourne Shell).
Quelques variables d'environnement:
DISPLAY
: L'écran sur lequel les programmes X
travaillent. Cette variable est souvent de la forme :
machine.somehost.somewhere:0.0
Si cette variable est vide,
c'est qu'il n'y a pas d'affichage graphique possible. PRINTER
: pour les commandes d'impression. Contient le
nom de l'imprimante sur laquelle il faut envoyer vos fichiers. EDITOR
: utilisée par mutt
,
forum
, et beaucoup d'autres commandes. Contient le nom de
votre éditeur de textes préféré. VISUAL
: la même chose qu'EDITOR
. SHELL
: contient le nom de votre shell. HOME
: contient le nom de votre répertoire personnel.
USER
: contient votre nom de login. LOGNAME
: la même chose que USER
. PATH
: contient une liste de répertoires dans lesquels
le shell va chercher les commandes.
Exercice : Assurez-vous que /usr/local/games/bin
se trouve
bien dans votre PATH.
sh
Un shell, quel qu'il soit, peut exécuter des commandes prises dans un fichier. Un fichier contenant des commandes pour le shell est appelé un script. C'est en fait un programme écrit dans le langage du shell. Ce langage comprend non seulement les commandes que nous avons déjà vues, mais aussi des structures de contrôle (constructions conditionnelles et boucles).
Pour la programmation du shell, nous allons utiliser le shell
sh
, qui est le plus répandu et standard. Ce que nous avons
vu jusqu'ici s'applique aussi bien à sh
qu'à
zsh
et aussi à csh
, à l'exception de
setenv
et de certaines redirections signalées.
Pour être un script, un fichier doit commencer par la ligne:
#!/bin/sh
Il doit aussi avoir être exécutable (bit x
). Le
#!/bin/sh
sur la première ligne indique que ce script doit être
exécuté par le shell sh
dont on indique le chemin
d'accès. Pour rendre un fichier exécutable, tapez :
chaland ~ chmod u+x fichier
(pour en savoir plus sur les droits attachés à un fichier, consultez la page sur les droits d'accès).
C'est avec les structures de contrôle qu'un programme peut commencer à devenir sérieux. Le principe général de ces structures est le suivant : adapter le comportement du programme selon les réponses apportées à certaines questions.
Nous avons déjà vu une application possible des structures de contrôle
en parlant des variables. Le programme hachoir
conçu par
Robert le jardinier pose la question suivante : est-ce que
$USER
vaut « Robert » ?
if
La structure de contrôle if
est la plus courante de toutes,
et la plus élémentaire. Elle est constituée de quatre termes :
if
(si), qui marque la condition à remplir ;
then
(alors), qui marque les conséquences si la
condition est remplie ; else
(sinon), qui est facultatif et marque le
comportement à adopter si la condition n'est pas remplie ; fi
(if
à l'envers), qui marque la fin de
la boucle.if commande ; then commandes ; else commandes ; fi
ou bien (car le point et virgule équivaut à un saut de ligne) :
if commande then commandes else commandes fi
Par exemple, pour Robert le jardinier, on aura :
if test $USER = Robert then hacher_menu_comme_chair_à_pâté $* else echo "Quand tu seras grand, $USER." echo "Et fais bien attention en traversant la rue." fi
for
La boucle for
affecte successivement une variable chaque
chaîne de caractères trouvée dans une liste de chaînes, et
exécute les commandes une fois pour chaque chaîne.
for var in liste de chaînes ; do commandes ; done
ou bien :
for var in liste de chaînes do commandes done
Rappel : $var
accède à la valeur courante de
var. La partie commandes est une suite de commandes,
séparées par des points et virgules (;
) ou des retours à la
ligne.
Exemple :
for i in *; do echo "$i"; done
affiche les noms de tous les fichiers du répertoire courant, un par ligne.
Remarque : plus un programme grossit, plus il importe que son
contenu soit lisible. Les noms de variable doivent donc être le
plus lisibles possible, pour permettre à d'autres gens, ou bien
à vous-même dans quelques mois, de comprendre rapidement votre script.
Ainsi, il peut être plus explicite d'écrire, au lieu de « for
i in *; do echo "$i"; done
» :
for fichier in *; do echo "$fichier"; done
En outre, pour des raisons de lisibilité, n'hésitez pas à gaspiller des lignes de code en sautant des lignes ; les lignes de code ne sont pas une ressource rare :
for fichier in * do echo "$fichier" done
while
while commande do commande done
La boucle while
exécute les commandes de manière
répétée tant que la première commande réussit.
Par exemple : tant que le mot de passe correct n'a pas été donné, refuser l'accès et redemander le mot de passe.
case
case chaîne in pattern) commande ;; pattern) commande ;; esac
La boucle case
exécute la première commande telle
que la chaîne est de la forme pattern. Un
pattern (motif) est un mot contenant éventuellement les
constructions *
, ?
, [a-d]
, avec
la même signification que pour les raccourcis dans les noms de
fichiers. Exemple :
case $var in [0-9]*) echo 'Nombre';; [a-zA-Z]*) echo 'Mot';; *) echo 'Autre chose';; esac
Vous observerez que l'on clôt la boucle case
avec
esac
, qui est le mot case
à l'envers, de même
que l'on clôt if
avec fi
.
On remarque que la condition des commandes if
et
while
est une commande. Chaque commande renvoie un code de
retour (qui est ignoré en utilisation normale). Si le code est 0, la
commande a réussi ; sinon, la commande a échoué. Par exemple, le
compilateur cc
renvoie un code d'erreur non nul si le
fichier compilé contient des erreurs, ou s'il n'existe pas.
Les commandes if
et while
considèrent donc le
code de retour 0 comme « vrai », et tout autre code comme
« faux ».
Il existe une commande test
, qui évalue des expressions
booléennes (c'est-à-dire dont la valeur ne peut être que vraie ou
fausse, 1 ou 0) passées en argument, et renvoie un code de retour en
fonction du résultat. Elle est bien utile pour les scripts.
Exemple :
if test $var = foo then echo 'La variable vaut foo' else echo 'La variable ne vaut pas foo' fi
Dans les scripts, on peut utiliser des variables définies à l'extérieur
(avec setenv
ou export
), mais aussi définir ses
variables locales propres au script. On donne une valeur à une variable avec
une commande de la forme
nom-de-variable=valeur
. Les variables sont
utilisées pour stocker des informations.
On a aussi des variables spéciales, initialisées automatiquement au début du script:
$0 |
Le nom de la commande (i.e. : du script) |
$1 , $2 , etc. |
Le premier, deuxième, etc, argument passés au script. |
$* |
La liste de tous les arguments passés au script. |
$# |
Le nombre d'arguments passés au script. |
$? |
Le code de retour de la dernière commande lancée. |
$! |
Le numéro de process de la dernière commande lancée en tâche de fond. |
$$ |
Le numéro de process du shell lui-même. |
Vous êtes maintenant en mesure de faire ces exercices pour vous entraîner.