Pour taper des maths dans le texte, on place le contenu de la formule entre
deux symboles « $
». Par exemple:
(...) on y verra la démonstration que $2 + 2 = 4$ (...)
Remarque importante concernant la lisibilité: les
espaces ne comptent pas pour le contenu des mathématiques et
$2+2=4$
a rigoureusement le même effet que $2 + 2
= 4$
. L'avantage de la seconde écriture est qu'elle est
notablement plus lisible surtout quand les formules deviennent
complexes.
Remarques concernant la typographie: il est à noter que les modes mathématiques peuvent être utiles en d'autres circonstances que l'écriture de formule mathématiques.
Les variables physiques devront être typographiées de
manière cohérente, on notera donc systématiquement
$T$
la température qui aura donc la même
typographie que dans les formules comme $PV = n RT$
. Si
l'on souhaite en physique avoir des variables droites (et non
italiques) on peut utiliser la commande $\mathrm{T}$
ou
un changement de \mathcode
.
Pour obtenir le signe « moins », il faut taper
$-1$
(observer la différence entre -
[tiret], $-$
[signe « moins »],
--
[intervalle comme dans 1939--1945
] et
---
[incise]).
Enfin, on notera que $lettre$
est le produit de
quatre variables l, e (deux fois),
t (deux fois) et r. Pour des noms complexes
dans les formules on pourra utiliser $\mathit{mot}$
pour un mot en italique (observer la différence entre
$efficace$
et $\mathit{efficace}$
) ou
$\mathrm{mot}$
pour un mot en police droite ou encore
la commande $\text{...}$
du package
amsmath
. L'important est d'avoir une démarche cohérente
avant tout.
Une autre possibilité est d'utiliser \(contenu de la
formule\)
ou encore l'environnement math
.
Exemple:
(...) d'après certaines personnes \(2 + 2 = 5\) mais d'autres affirment également que \begin{math}2 - 1 = 0\end{math}. La réalité est tout autre (...)
(La)TeX s'autorise à couper une formule dans le texte au niveau
des opérations (comme +
, *
) et des relations
(comme =
, <
). On peut interdire la coupure
à des endroits précis de la formule grâce aux accolades
{
et }
. Tout ce qui dans une formule dans
le texte (cela ne s'applique pas au texte normal, ni aux formules
centrées) et entre accolades ne sera pas coupé. Ainsi dans
(...) texte $f(x, y) = {x + y}$ texte (...)
la césure ne peut intervenir qu'après le =
(tandis que sans les accolades, la césure aurait tout aussi bien pu
avoir lieu après le +
). Cette méthode a le mérite de la
simplicité, mais elle présente également un inconvénient qu'on pourra
négliger à moins d'être perfectionniste : les espaces entre les
accolades ne sont pas capables de s'étirer.
Si l'on souhaite empêcher la césure dans toute formule écrite
dans un paragraphe (globalement dans tout le document), on peut mettre dans
son préambule (avant le \begin{document}
):
\relpenalty=10000 \binoppenalty=10000
En effet, LaTeX ne s'autorise à couper une formule
qu'au niveau des relations (=
, <
, etc.) ou
des opérations binaires (+
, -
, etc.). Si une
telle coupure intervient, elle s'accompagne d'une pénalité. Si cette
pénalité est trop forte, le point de coupure sera évité. Les valeurs
présentées juste au-dessus sont des pénalités infinies pour
(La)TeX.
Cependant cette méthode est déconseillée, car elle va gêner
LaTeX dans son mécanisme de formation des paragraphes et l'on risque de
nombreux warnings: Underfull hbox
et Overfull
hbox
. Il convient de se demander si une formule donnée n'aurait
pas plutôt sa place dans un display (formule centrée sur une
ligne à part) qui est le sujet dont nous allons traiter un peu plus bas.
Si, au contraire, on souhaite que LaTeX puisse couper à un endroit on rajoutera un \linebreak (qui suggère un point de coupure mais ne le force pas obligatoirement). Ce point de coupure n'a pas à être accompagné de relation ou d'opérateur binaires.
(...) texte ${coupera pas + coupera pas + coupera pas + coupera pas + coupera pas + coupera}\linebreak[1]{pas + coupera pas}$ (...)
L'argument optionnel de \linebreak
spécifie l'insistance
de la requête (4, la valeur par défaut, force la coupure) ; ici, la
valeur 1 signifie « si tu peux couper ici c'est plutôt sympa ».
Une formule importante ou assez grande peut être mise, centrée,
sur une ligne à part. Pour ce faire, elle doit être tapée
soit entre \[
et \]
, soit entre
\begin{displaymath}
et \end{displaymath}
. Exemple:
(...) On a le développement suivant: \[ \forall f\in C^\infty\left(\left[-\frac{T}{2};\frac{T}{2}\right]\right), \forall t\in \left[-\frac{T}{2};\frac{T}{2}\right], f(\tau) = \sum_{k = -\infty}^{+\infty} e^{2i\pi\frac{k}{T}t} \times \underbrace{\frac{1}{T} \int_{-\frac{T}{2}}^{\frac{T}{2}} f(t) e^{-2i\pi\frac{k}{T}t} dt }_{a_k = \tilde{f}\left(\nu = \frac{k}{T}\right)} \] et puisque (...)
ce qui donne le résultat suivant
Pour aérer on peut commenter une ligne avant et une ligne avant la formule (et profiter du fait les espaces sont ignorées en mode mathématique pour réarranger la formule)... ainsi :
(...) On a le développement suivant: %% \[ \forall f \in C^\infty \left( \left[ -\frac{T}{2} ; \frac{T}{2} \right] \right), %% \forall t \in \left[ -\frac{T}{2} ; \frac{T}{2} \right], %% f(\tau) = \sum_{k = -\infty}^{+\infty} e^{2i\pi\frac{k}{T}t} \times \underbrace{ \frac{1}{T} \int_{-\frac{T}{2}}^{\frac{T}{2} f(t) e^{-2i\pi\frac{k}{T}t} dt }_{a_k = \tilde{f}\left(\nu = \frac{k}{T}\right)} \] %% et puisque (...)
est plus lisible, non? Pensez que la lisibilité permettra de corriger plus facilement des erreurs et rendra le document source moins confus.
N'omettez pas les commentaires, ne mettez pas de ligne blanche
avant et après les commandes \[
et \]
(sauf si
vous voulez réellement commencer un nouveau paragraphe avec une formule
displayée — ce qui n'est pas conseillé par les typographes), les lignes
blanches ne sont pas anodines en LaTeX.
N'utilisez pas $$...$$
qui est une construction de plain TeX
qui génère un espacement incorrect du document et n'honore pas les options
de classe dont nous allons parler plus loin. Cette forme est à
bannir.
On peut numéroter les formules. Cela se fait tout naturellement avec
l'environnement equation
remplaçant \[...\]
(ou
\begin{displaymath}...\end{displaymath}
). Cet environnement
offre la possiblité d'utiliser les foncionnalités de \label
,
\ref
et \pageref
.
Einstein a établi la célèbre formule~\ref{eq-Einstein}. %% \begin{equation} \label{eq-Einstein} E = mc^2 \end{equation}
donne
On peut passer aux classes standard article, book, report les options
suivantes, qui modifient l'aspect des équations numérotées (c'est-à-dire
entrées avec l'environnement equation
) et les formules
displayée simples :
leqno
affecte seulement l'environnement
equation
en mettant le numéro d'équation à gauche ;fleqn
affecte l'environnement
equation
et les formules displayées simples, poussant la
formule à gauche ;optionleqno |
| |
optionfleqn |
| |
optionsfleqn etleqno |
|
Le paramètre qui règle l'indentation de l'option fleqn
est
la longueur \mathindent
qu'on peut modifier à l'aide de
\setlength
.
La formule est trop grande pour entrer dans un
displaymath
et les commandes \linebreak
,
\\
ou \par
ne fonctionnent pas. Utilisez les
environnements du package amsmath
(ou trouver la documentation du package
amsmath
?), multline
par exemple.
Nota Bene : nous omettrons de préciser que les codes précisés ici sont à taper en mode math.
a^{bcd}
a_{bcd}
=
, \neq
, <
,
>
, \leq
et \geq
+
, -
, *
et /
/
, selon
le contexte)()
, []
,
\{\}
, \langle\rangle
(un peu comme dans
« <...> »), |...|
(valeur absolue) et
\|...\|
(norme)\infty
pour l'infini'
pour prime, ''
pour seconde,
'''
pour tierce
|
|
La différence entre \ldots
et \cdots
est que
ces derniers sont centrés verticalement alors que \ldots
sont
au niveau de la base de la ligne (ce qui ne se voit pas dans le tableau).
La typographie veut qu'on utilise $a, \ldots, b$
et $a +
\cdots + b$
, donc selon le type de symboles dont la répétition est
représentée par les points.
Les accents utilisés usuellement dans le texte (\'
, etc.),
ne fonctionnent pas en mode mathématique. On peut les obtenir avec des
commandes spécifiques.
|
|
|
Les « grands opérateurs » sont listés dans la table suivante.
|
On notera la différence de rendu de ces opérateurs selon qu'ils sont en
mode math (entre $ ... $
) ou en mode displaymath (entre
\[ ... \]
). Ainsi pour l'opérateur \sum
:
|
Cela permet de garder un interligne fixe.
|
La négation d'une relation peut être obtenue en la précédant de
\not
. Par exemple la relation «n'appartient pas à» peut
s'écrire \not\in
.
Les délimiteurs sont les parenthèses au sens large (accolades, barres de valeur absolue, etc.).
|
Les tailles peuvent être modifiées soit à la main:
|
soit automatiquement à l'aide \left
et
\right
. On doit avoir systématiquement un
\left
pour un \right
dans la même
formule. La partie de la formule comprise entre \left
et \right
définit par sa hauteur la taille des délimiteurs
qui sont précisés ainsi:
\left<delim1> <formule> \right<delim2>
delim1 et delim2 n'ont aucune raison d'être
identiques. Un «.
» est un délimiteur dans un contexte de
\left
ou \right
et signifie «pas de délimiteur»
mais permet de focaliser l'action de \left
et
\right
sur une partie de la formule.
\[ |x| = \left\{ \begin{array}{ll} +x & \qquad \mathrm{si}\quad x\geq 0 \\ -x & \qquad \mathrm{sinon} \\ \end{array} \right. \]
donne le résultat suivant
Nota Bene: l'environnement array
est l'équivalent
en mode mathématique de l'environnement tabular
. Pour son
utilisation, on se reportera donc à la page concernant
tabular
.
Pour taper la fonction sinus, on ne peut pas utiliser
$sin(x)$
dont le résultat est le produit de s,
i et n(x). En outre, traditionnellement
les fonctions sont en police droite. La première idée est d'utiliser
$\mathrm{sin}(x)$
qui a la tête voulue. Cependant
\mathrm{sin}
ne se comporte pas comme une fonction. Comparer:
|
Les fonctions prédéfinies sont: \sin
, \cos
,
\tan
, \arcsin
, \arccos
,
\arctan
, \sinh
, \cosh
,
\tanh
, \cot
, \log
, \ln
,
\lim
. Pour en définir d'autres utiliser les commandes
\DeclareMathOperator
et \DeclareMathOperator*
du
package amsmath
.
Il est parfois nécessaire d'ajuster l'espacement d'une formule à la main ((La)TeX ne peut pas tout faire tout seul). Par exemple, dans une intégrale, pour séparer la fonction intégrée de «dx». Pour cela, on dispose de:
\,
, espace fine\;
, espace moyenne\:
, espace large\
, espace normale (intermot)\quad
, cadratin\qquad
, double cadratin\!
, espace fine négative (exemple pour les intégrales
multiples il peut être nécessaire de bricoler un peu,
\int\!\!\int\!\!\int
)Recherche de symboles. Une liste de (presque) tous les symboles
accessibles avec LaTeX est maintenue à jour sur le CTAN, les fichiers symbols-*.*
disponibles à l'adresse http://www.ctan.org/tex-archive/info/symbols/comprehensive/.
Pour des maths sophistiquées, il est quasiment indispensable de charger
le package amsmath
qui (re)définit de nombreux environnements
très utiles. Cette page web ne peut prétendre couvrir toutes les
ressources disponibles concernant les mathématiques avec LaTeX,
heureusement la documentation de amsmath
est très complète et
facile d'accès, nous vous renvoyons vers cette documentation: le fichier
amsldoc.dvi
que vous pourrez trouver soit sur votre
distribution LaTeX (essayer la commande texdoc amsldoc
) soit
sur internet (google avec le mot-clef «amsldoc.dvi» permet de trouver en
une dizaine de secondes).