Tout d'abord, merci à tous les conscrits qui ont répondu au sondage sur le stage de début d'année; leurs suggestions sont très utiles pour le Hublot... Les résultats complets seront affichés sous peu, avec nos commentaires.
En attendant, un point important mérite réponse dès maintenant : certains conscrits nous ont dit, dans le sondage de rentrée, qu'on était «lourds» à force de mettre en garde à propos du piratage : «on n'est pas concernés, on sait à peine se servir des machines, comment voulez-vous qu'on aille pirater...». Certes. Mais vous pouvez toujours vous faire pirater... C'est pour l'éviter autant que possible que nous vous conseillons de lire attentivement la rubrique «Sécurité».
Pour suivre vos conseils, nous avons essayé de renvoyer le plus précisément possible aux documentations déjà existantes, que vous avez parfois du mal à dénicher. Le reste est classique :
Nous sommes toujours à votre disposition pour toutes questions et
suggestions : tuteurs@clipper
. Vous pouvez
aussi mettre un mot dans le casier de Marie-Lan Nguyen. Enfin, n'oubliez pas
que quand vous tapez qui
, les tuteurs ont leur nom
souligné : n'hésitez pas à nous solliciter!
Dans cette rubrique, on parle de l'utilisation pratique des machines Unix et de LATEX. Ce mois-ci, on présente les commandes pour manipuler les répertoires. La section «Config conscrits» explique comment se servir du système de fenêtrage. Enfin, la rubrique LATEX parle de la compilation d'un document.
Ce mois-ci, on présente les commandes qui servent à se repérer sur son compte (afficher le contenu, créer des répertoires, se déplacer). On suppose connue la différence entre répertoires (ou dossiers dans le monde Mac et Windows) et fichiers. Pour plus de détails, consultez le numéro 3 du Hublot ou les cours des tuteurs indiqués pour chaque commande.
ls
ls
(list) affiche le contenu d'un
répertoire. Si vous tapez ls
tout court, vous obtenez une liste des
fichiers dans le répertoire courant (c'est-à-dire là où vous vous trouvez). Avec la
config conscrits, les sous-répertoires seront en bleu, et suivis d'un
/
.
Vous pouvez indiquer à ls
un ou plusieurs noms de répertoires à
afficher. Dans ces noms, vous pouvez utiliser le caractère *
pour
remplacer une partie (*
veut dire en gros «n'importe quelle suite de
lettres»).
Vous pouvez donner diverses options à ls
; en particulier, -l
fait afficher une liste détaillée, avec date de modification, taille, droits,
etc... -a
indique à ls
que vous voulez également les
fichiers dont le nom commence par un point, qu'il vous épargne en général. Ce
sont des fichiers de configuration*, qu'il ne faut surtout pas effacer.
Vous trouverez sur notre site des cours
(cours/unix/cours/unix/repertoires.html#ls
) et des exercices corrigés
(exos/ls.html
) consacrés à ls
. Pour l'utilisation de l'étoile
et des jokers, consultez le numéro 2 du Hublot
(hublot/hublot2/hublot2.html#usage
).
cd
cd
(change directory) permet de se
déplacer dans les répertoires. Si vous tapez cd répertoire
, vous
entrez dans le répertoire indiqué.
On peut utiliser l'abréviation ~
, pour son répertoire personnel, ainsi
que ~
nom pour celui de la personne dont le login est «nom».
Le répertoire ..
représente celui immédiatement au dessus du
répertoire dans lequel vous vous trouvez (répertoire père). Avec cd
tout court, vous revenez directement dans votre répertoire personnel.
Vous trouverez sur notre site des cours (cours/unix/repertoires.html#cd
)
et des exercices corrigés (exos/mkdir_cd.html
) consacrés à cd
.
mkdir
et rmdir
mkdir
(make
directory) permet de créer un nouveau répertoire vide. Il suffit de la faire
suivre du nom du répertoire à créer (par exemple : mkdir DEA
).
La commande rmdir
(remove directory) fait l'action inverse :
elle supprime un répertoire. Il suffit là encore de lui indiquer le nom du
répertoire. Attention toutefois : rmdir
ne peut supprimer que les
répertoires vides.
Vous trouverez sur notre site des cours
(cours/unix/repertoires.html#mkdir
) et des exercices corrigés
(exos/mkdir_cd.html
) consacrés à ces deux commandes.
ls |
Liste des fichiers du répertoire actuel |
ls ~ tuteurs |
Liste des fichiers chez les tuteurs |
ls -l *.tex |
Liste détaillée de tous les fichiers LATEX |
ls -a |
Liste de vraiment tous les fichiers |
mkdir DEA |
Créer un répertoire «DEA/ » |
rmdir DEA |
Supprimer le répertoire DEA/ |
cd |
Retour dans le répertoire-maison |
cd DEA |
Entrer dans le répertoire DEA |
cd .. |
Monter d'un niveau dans les répertoires |
Le mois prochain, on présentera les commandes qui servent à effacer, déplacer et renommer les fichiers.
-- Nicolas George, Émilia Robin
Les fenêtres de la config conscrits ont un aspect et une utilisation un peu différente de ce que vous connaissez sous Windows ou sous MacOS. Pour vous aider à vous y retrouver, on présente ici le rôle des différents boutons. Dans toute cette présentation, on suppose que vous cliquez avec le bouton gauche de la souris.
(tiret en relief) Il donne accès à un menu, avec les fonctions suivantes : Iconifier, Devant, Derrière, Déplacer, Dimensionner. Il y a aussi «Fermer», dont nous allons reparler dans un instant.
(tiret en creux) Il rend la fenêtre sticky. La
fenêtre ainsi «collée» restera affichée, quel que soit l'écran virtuel dans
lequel vous vous trouvez; pour savoir ce que c'est, lisez
premiere-fois/config.html#desk
et faites les exercices sur les écrans
virtuels (exos/interface.html#virtuels
).
(avec le nom de la fenêtre écrit dedans) Cliquez dessus et faites glisser la souris pour déplacer la fenêtre.
(rond en relief) Il sert à iconifier la fenêtre, c'est-à-dire suspendre son affichage; donc la fenêtre disparaît. Mais attention, le programme tourne toujours, vous ne l'avez pas quitté.
Dans la «colonne des tâches» (rectangles verts), le nom de la fenêtre apparaît désormais en gris et entre parenthèses, et non plus en jaune. Cliquez sur le bouton correspondant pour faire réapparaître la fenêtre.
(carré en relief) Donner à la fenêtre sa taille maximale. C'est une maximisation verticale, et c'est normal : la plupart des programmes (logiciels de courrier, éditeurs, forum...) sont prévus pour un affichage 80 colonnes, ce qui est la taille standard des fenêtres. Si vous élargissez la fenêtre, ça ne change rien à l'affichage en largeur. Mais vous pouvez augmenter la taille verticale.
Ceci n'est pas vrai pour les logiciels graphiques : vous pouvez élargir
Netscape, gimp
(retouche d'images), xv
(affichage d'images),
xdvi
, par exemple.
Chaque programme possède une commande
spécifique pour terminer : «Q» pour pine
,
mutt
, forum
, xv
,
xdvi
; Exit
ou Quit
dans le menu
File
pour la plupart des logiciels graphiques (Netscape,
(x)emacs
, gv
, etc). Le bouton «Fermer» ne doit
vous servir que si vraiment vous ne parvenez pas à fermer la fenêtre (cas
de certaines fenêtres lancées par Netscape par exemple).
Vous aurez remarqué, d'ailleurs, que quand vous cliquez sur «Fermer», une petite fenêtre se déroule pour vous demander si vous voulez vraiment faire cela : ce n'est pas pour le plaisir de vous retarder, mais pour vous rappeler, vraiment, de ne pas le faire...
Ce n'est pas une coquetterie : certains logiciels, comme pine
,
supportent mal qu'on les quitte abusivement, sans passer par la procédure
normale, qui leur laisse le temps de tout ranger (détruire vraiment les
courriers par exemple). Certains logiciels, comme Netscape, continuent à
tourner. Vous vous en rendez compte quand, la fois suivante, une petite
fenêtre apparaît pour vous dire qu'un Netscape tourne toujours en votre nom
sur telle machine.
Vous trouverez un tableau récapitulatif de la façon dont on quitte
les logiciels courants sur la page «Les trois choses à ne jamais faire»
(premiere-fois/jamais.html
). Le tableau présentant chaque
élément du menu du fond d'écran indique également comment quitter chaque
logiciel (premiere-fois/menu.html
). D'autre part, le message
d'erreur de Netscape a été abordé dans le numéro 4 du Hublot
(hublot/hublot4/hublot4.html#netscape
). Enfin, vous
trouverez sur notre site une présentation de l'interface des conscrits
(premiere-fois/config.html
), ainsi que des exercices
corrigés portant sur les fenêtres, les menus, etc
(exos/interface.html
).
Le mois prochain, on parlera du copier-coller.
! Undefined control sequence. |
La commande que vous tentez d'utiliser n'existe pas. Le plus souvent une faute de frappe. |
! LaTeX Error : Missing \begin{document}. |
Vous avez mis des caractères imprimables avant le début du document
proprement dit (indiqué par \begin{document} ). |
! Paragraph ended before \cmd was complete. |
Il y a un marque de paragraphe (une ligne blanche)dans
l'argument de la commande \cmd , ce qui signifie probablement que vous
avez oublié un } à la fin. |
! Too many }'s. |
Il y a un } qui ne correspond à aucun { . |
! LaTeX Error : \begin{quote} on input line 7
ended by \end{cite}. |
Les types d'environnement ouverts et fermés ne se correspondent pas. Vous
avez probablement oublié de mettre le \end qui va avec un
\begin , ou bien vous avez changé une extrémité et pas l'autre. |
! LaTeX Error : Something's wrong--perhaps
a missing \item. |
C'est un message un peu générique dès qu'il y a des problèmes dans des environnements structurés, comme des listes ou des tableaux. Bonne chance. |
Table 1 : Les messages d'erreur courants de LATEX
Ce mois-ci, nous allons étudier les problèmes liés à la compilation,
c'est à dire à la transformation du document source LATEX en un fichier
typographié DVI. On suppose ici que vous savez déjà rédiger un document
source. Pour les bases de LATEX, nous vous renvoyons aux ouvrages indiqués
dans le dernier numéro du Hublot, ainsi qu'à notre site
(cours/latex/latex.html
).
Si votre fichier source (appelons le
bofichier.tex
) est prêt, vous pouvez demander que LATEX calcule la
mise en page avec la commande :
chaland ~ $ latex bofichier.tex
Avec cette ligne, vous demandez au programme latex
d'interpréter votre fichier. Il va le lire ligne à ligne, interpréter les
commandes de mise en page, et créer un fichier qui contient le résultat
de la compilation. Si tout se passe bien, LATEX
affiche quelque chose qui ressemble à ça :
This is TeX, Version 3.14159 (C version 6.1) MLTeX v2.2 enabled (bofichier.tex LaTeX2e <1997/06/01> (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/base/article.cls Document Class : article 1997/06/16 v1.3v Standard LaTeX document class (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/base/size11.clo)) (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/babel/babel.sty (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/babel/babel.def (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/babel/switch.def)) (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/babel/frenchb.ldf)) (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/base/inputenc.sty beta test version (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/base/latin1.def)) (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/base/fontenc.sty (/usr/local/lib/texmf/tex/latex/base/t1enc.def)) No file bofichier.aux. [1] (bofichier.aux) ) Output written on bofichier.dvi (1 page, 412 bytes). Transcript written on bofichier.log.
Les premières lignes expliquent de quelle version de
LATEX il s'agit. Ensuite, les lignes
/usr/local/...
indiquent quels fichiers de base et quels
packages* sont chargés.
Les deux dernières lignes sont les plus intéressantes pour nous : le résultat
(output) de la compilation se trouve dans le fichier
bofichier.dvi
, et fait une page. Vous pouvez regarder le DVI avec le
logiciel xdvi
:
chaland ~ $ xdvi fichier.dvi &
L'utilisation de xdvi
est exposée sur le site des tuteurs
(logiciels/latex/xdvi.html
).
Il y a deux types de «mise en garde» de LATEX lors d'une compilation : les erreurs, qui interrompent la compilation, et les avertissements (warnings), qui ne gênent pas la compilation. On va d'abord s'intéresser aux erreurs, car elles bloquent tout. Quand ça arrive, LATEX signale l'erreur et son emplacement; la compilation s'arrête, avec un point d'interrogation en début de ligne.
(...) ! Undefined control sequence. l.15 Du texte... \emhp {C'est important}. ?
Vous pouvez d'abord essayer de passer outre et de continuer la compilation, en tapant sur Entrée. Si vous tentez d'ignorer les erreurs, ça vous permettra souvent de voir la suite de votre document (et de faire les corrections en une seule fois), mais il se peut qu'une erreur ignorée entraîne en cascade une flopée d'autres.
Vous pouvez aussi interrompre la compilation : tapez x
(exit)
ou q
(quit), suivis d'Entrée. Il est aussi utile de taper
h
(help) pour demander à LATEX davantage de précisions sur
l'erreur. Dans tous les cas, il va falloir corriger les erreurs signalées.
LATEX n'est pas toujours très explicite dans ses messages d'erreur, c'est le moins qu'on puisse dire. Le tableau 1 indique comment décrypter les plus courants.
Les avertissements ne gênent pas la compilation, mais ils signalent que la mise en page risque d'être ratée par endroits.
Les plus courants sont les overfull hboxes ou les underfull hboxes (horizontal box). La ligne est considérée comme une boîte qui dépasse de la marge fixée. En fait, le moteur typographique de LATEX n'a pas trouvé de manière satisfaisante de couper les mots d'un paragraphes, et mord un peu sur la marge, ou au contraire n'y arrive pas tout à fait. Il vous indique le bout de texte incriminé, avec toutes les possibilités de césure. Dans le cas d'une overfull hbox, il précise aussi de combien ça dépasse (en points, soit 1/72 pouces, environ un tiers de millimètre).
Le plus souvent, ce sont les mots accentués qui posent un problème, car
LATEX ne sait pas très bien couper. Vous pouvez l'aider en ajoutant aux
endroits adéquats la séquence \-
, qui indique un point de césure
possible; par exemple : or\-di\-nateur
.
Une cause classique de underfull hbox, ce sont les \\
abusifs, pour changer de paragraphe (alors qu'il suffit de laisser une ligne
blanche). Cette commande ne sert qu'à l'intérieur d'environnements
spécifiques, comme tabular
(tableaux), array
(matrices),
verse
(poèmes), etc.
Il existe aussi des overfull et underfull vboxes («v» pour vertical) qui signifient que la mise en page des paragraphes sur la page n'est pas tout à fait satisfaisante. Dans le cas de textes sans trop de fioritures, c'est nettement plus rare que les autres.
Les toutes dernières lignes des messages d'erreur indiquent précisément l'endroit où on se trouve :
! Undefined control sequence. l.15 Du texte... \emhp {C'est important}.
L'erreur s'est produite à la ligne 15.
Pour les overfull hboxes, une option de classe très utile est l'option
draft
(«brouillon» en anglais). Cela vous met un trait noir épais
dans le DVI aux endroits où des boîtes dépassent (n'oubliez pas de l'ôter
avant l'impression finale!). Pour l'utiliser :
\documentclass[draft]{article}
LATEX crée en fait plusieurs fichiers lors de
la compilation : le .dvi
contient le résultat graphique, les
.aux
et .log
contiennent des informations annexes utiles à
LATEX. En particulier, les lignes affichées lors de la compilation se
trouvent dans le fichier .log
.
Lors que vous faites une table des matières, LATEX génère un fichier
.toc
(table of contents); c'est la même chose avec les tables
des figures (.lof
: list of figures) et les «tables de tables»
(.lot
: list of tables). D'autres utilisations (BiBTeX,
Makeindex) génèrent encore d'autres fichiers (.bbl
, .idx
,
.ind
...).
Le mois prochain, on parlera des packages de LATEX : qu'est-ce que c'est, quels sont les plus courants et à quoi servent-ils.
-- Nicolas George, Émilia Robin
Cette rubrique a pour but de présenter diverses utilisations des machines Unix, en indiquant à chaque fois les logiciels disponibles, et en présentant certains d'entre eux. Ce mois-ci, on va parler des traitements de textes disponibles sur les stations, et de l'interaction avec Word.
Le traitement de textes est l'«ensemble des opérations qui permettent de saisir, mettre en forme, modifier, stocker et imprimer des documents», et le «logiciel permettant d'effectuer ces opérations» (dictionnaire Hachette). En anglais ça se dit word processor, en allemand Textverarbeiterung, en espagnol procesador de textos.
Il en existe plusieurs, qui, selon les cas, tournent sur différentes plate-formes, ou non :
Windows | MacOS | Unix | |
ApplixWare | ? | ? | Oui |
StarOffice | Oui | Oui | Oui |
Word | Oui | Oui | Non |
WordPerfect1 | Oui | Oui | Oui |
Il existe également Axene, Koffice (la suite bureautique de l'interface KDE*), AbiWord. Ceux-là tournent sous Unix.
Une suite bureautique est un logiciel intégrant différents outils de bureautique (traitement de textes, tableur, etc). L'un des concepts fondamentaux en est les liens dynamiques entre applications : par exemple, les modifications effectuées sur une feuille de calcul peuvent se répercuter sur le graphique affiché par le traitement de texte, par une sorte de «copier-coller» permanent. L'interface similaire et le partage de certains modules (vérification de l'orthographe, entre autres) ont contribué au succès commercial de ces suites.
La plus célèbre est le pack Office de Microsoft, avec Word, Excel, Powerpoint et Access.
Le traitement de textes le plus courant en France est Word. Aux États-Unis, c'est plutôt WordPerfect, et en Allemagne, StarOffice.
Deux traitements de textes sont installés sur les machines Unix, ApplixWare et StarOffice. ApplixWare est le plus léger, et il est facile à prendre en main. On vous indique les commandes pour lancer ces logiciels, mais vous pouvez aussi les retrouver dans le menu de fond d'écran (conscrits 2000).
Il se lance
avec la commande asterix
. Un lanceur apparaît, avec cinq boutons.
Pour le traitement de textes, cliquez sur le bouton tout à gauche. Asterix
crée chez vous un répertoire appelé axhome/
, dans lequel il rangera
les nouveaux fichiers.
Pour ouvrir un fichier Word, sélectionnez Import
dans le menu
File
, et choisissez le fichier à ouvrir dans la fenêtre qui s'ouvre;
le piège diabolique est que Open
ne sert à ouvrir que les fichiers au
format ApplixWare.
ApplixWare connaît divers formats, dont le HTML, le RTF, divers formats texte, WordPerfect (jusque WordPerfect 7) et Word (jusque Word 97). Mais il ne connaît que des formats propres : un format à moitié corrompu pour cause de «sauvegarde rapide» est illisible... et vous ne pourrez pas ouvrir correctement le document.
Asterix sait également «exporter» un fichier dans un autre format que le sien;
pour cela, utilisez la commande Export
dans le menu File
.
Les fichiers créés seront par défaut dans le répertoire axhome/
.
C'est ce qu'on appelle une usine à gaz... On le lance avec
la commande soffice
. La première fois que vous le lancez, il installe
chez vous un répertoire Office51/
, qui contient environ 3 Mo de
choses apparemment indispensables... Il vous demande de confirmer un certain
nombre de choses, ne remplissez rien et dites «OK» partout. Une fois que tout
est installé, le logiciel se ferme. Relancez-le pour commencer à travailler.
StarOffice est un logiciel très gros, qui consomme beaucoup de ressources (processeur et mémoire). Choississez donc une bonne machine : les Sun Ultra, mais certainement pas les Sparc 4 ou 5. Pour les reconnaître, c'est facile : c'est écrit dessus...
Une fois lancé, ça ressemble beaucoup à Microsoft Office. Tout se fait à la
souris, avec des fonctionnalités comparables. Des études expérimentales
montrent que StarOffice sait afficher des fichiers Excel et des fichiers
PowerPoint. Il s'en sort bien avec les formats Word divers, y compris
corrompus. Les fichiers créés seront placés par défaut dans
Office51/work/
.
Les fichiers Word ont un suffixe .doc
. Quand vous voulez
en regarder un, commencez par essayer avec ApplixWare, beaucoup moins
lourd que StarOffice. Si le résultat ne vous satisfait pas (rendu
incorrect, format non reconnu ou non accepté, etc), essayez avec
StarOffice.
Soit par paresse, soit par ignorance, vos correspondants vous envoient le plus souvent des formats Word-n : 95, 97, ou telle version pour tel système. Ça vous arrive aussi... Et c'est Mal.
Ne confondez pas l'information et ce qui la véhicule : quand vous communiquez un document à quelqu'un, c'est pour qu'il prenne connaissance de son contenu, pas pour se voir obliger de racheter un logiciel pour avoir la même version que vous. Votre correspondant est libre de choisir le logiciel qui lui convient le mieux, pour des raisons d'ergonomie, de rapidité, de confort ou autres, dont il est seul juge. Vous n'avez pas à lui imposer votre logiciel, en envoyant un fichier que seul votre logiciel peut relire. Et ce n'est pas parce que votre logiciel est le plus répandu dans votre pays que c'est le cas ailleurs...
De fait, les versions de Word sont conçues pour être globalement, mais pas totalement compatibles les unes avec les autres. Les échanges de version à version, et de système à système marchent en gros, mais pas tout à fait. Les filtres (pour permettre à WordPerfect de relire du Word 97 par exemple) ne sont pas fiables à 100%, et pas seulement pour des raisons de difficulté de programmation; c'est aussi un choix des sociétés, pour lier les gens à leur format.
En pratique, pour être sûr de pouvoir relire les fichiers écrits dans une version plus récente, vous devez donc racheter régulièrement le logiciel, et posséder le même logiciel que vos correspondants.
Il y a un autre problème, plus grave qu'une question d'économies et de rachats périodiques : vos documents sont sauvés et transmis dans un format que seul Microsoft connaît. Il n'existe pas de document public, accessible à n'importe qui, qui explique comment on reconstitue le contenu et la mise en page d'un document à partir du fichier lui-même; pourtant, expliquer comment le fichier est codé ne révèle pas pour autant comment fonctionne Word, et ses secrets de fabrication...
Les nouvelles versions de Word relisent les fichiers anciens, globalement... Souvent, les utilisateurs passent un certain temps à transformer leurs fichiers d'un format à l'autre, pour «être à jour». Mais en fait, rien ne prouve que Word 2010 sera capable de relire vos données. Et ce n'est pas un problème technique, c'est un choix délibéré de Microsoft. C'est là toute la problématique des formats propriétaires* par opposition aux formats libres*, ou en tout cas documentés. Ce n'est d'ailleurs pas propre à Microsoft.
Tout ceci a pour but de vous faire réfléchir sur la nécessité de choisir des formats que tout le monde peut relire, y compris dans vos actes courants, comme communiquer un CV ou une fiche de lecture.
Word possède une fonctionnalité de «sauvegarde rapide», qui pose deux problèmes :
Pour ces deux raisons, il vaut mieux désactiver l'option de sauvegarde rapide, qui cause plus de problèmes qu'elle ne gagne de temps.
C'est un format créé par Microsoft, documenté3, pour servir de pivot entre différents formats de traitements de textes. Il a en particulier l'avantage de conserver les accents, d'être compris par tous les traitements de textes. En contrepartie, il ne conserve pas forcément toutes les informations de mise en page, et n'est pas toujours compatible avec lui-même d'une version à l'autre.
Cependant, nous ne saurions trop vous conseiller d'envoyer vos documents au format RTF, qu'il pourra relire quel que soit son logiciel, qui ne posera pas de problème d'accents, et qui sera bien plus économique en termes de place : soit un fichier Word, sans mise en page complexe, avec juste du texte et quelques formules de maths. Il fait 162 Ko. Une fois en RTF, il n'en fait plus que 46. Une fois en texte simple, il est réduit à 26 Ko (mais c'est aussi que les formules ont disparu).
Quand il s'agit de transmettre ça par le réseau, cela devient une question de politesse envers votre correspondant, dont la connexion n'est pas nécessairement rapide.
Vous rencontrerez deux autres formats courants, le PDF (Portable document format) le PostScript (plus courant dans le monde Unix). Le PS et le PDF ont été inventés par la société Adobe. Le PostScript est en fait le langage des imprimantes.
Ces deux décrivent la mise en page, et les logiciels qui les affichent sont
gratuits. Ce sont Acrobat Reader pour le PDF (acroread
) et
GhostScript (gv
) pour le PS.
Leur caractéristique est de pouvoir diffuser un texte sans qu'il soit modifiable. C'est vrai pour le PostScript (sauf s'il est écrit à la main...). On peut modifier un fichier PDF, à condition d'acheter le logiciel ad hoc (Adobe Acrobat Editor).
Ce mois-ci, on présente le courrier électronique : vous savez déjà vous en servir, mais vous ne savez peut-être pas où trouver les renseignements qui vous manquent... Dans la rubrique «Forum», on détaille les groupes de discussion (ou «contis») qui existent.
La plupart des élèves utilisent pine
, montré en
début d'année et lors des stages. Il a l'avantage d'être très répandu et
d'usage assez intuitif. Pour ceux que cela intéresse, pine
a été
traduit en latin (pour les commandes usuelles). Pour une documentation,
reportez-vous à internet/courrier/mail-pine.html
.
Signalons l'existence de mutt
(à notre avis bien mieux) : il est en
couleurs, classe les messages en fonction des discussions (enfilade de
messages se répondant), est plus simple dans la mesure où il gère moins
d'écrans intermédiaires. Pour l'utiliser, consultez notre site :
internet/courrier/mail-mutt.html
.
Il existe un «bon usage» sur Internet, appelé la Netiquette; entre autres choses :
hublot/hublot2/hublot2.html#netiquette
.
Vous trouverez une présentation de la Netiquette à l'adresse suivante :
http://www.usenet-fr.net/fr.usenet.reponses/usenet/netiquette.html
Il est possible de joindre un ou plusieurs fichiers au
courrier proprement dit : images, fichiers divers. C'est ce qu'on appelle des
attachements. On nous demande souvent comment sauvegarder les attachements
avec Pine; la réponse se trouve sur notre site :
internet/courrier/mail-pine.html#attachments
Dans forum, les discussions se passent dans des groupes de discussion, appelés conti (un continuum, des continua), classés thématiquement. Ce mois-ci, on va présenter les contis existants. Ceux-ci forment une hiérarchie thématique dont le détail doit beaucoup au hasard des demandes de création et n'est pas toujours aussi systématique qu'on le voudrait.
Les noms des contis sont constitués d'éléments séparés par des points (par
exemple, ens.forum.sciences.biologie
); dans tout ce qui suit, on omet
systématiquement le ens.forum
du début. Voici donc une présentation
détaillée des contis existants. Pour lire un conti précis, il suffit de taper
forum
suivi du nom court du conti; par exemple, pour lire le conti
ens.forum.loisirs.cinema
:
chaland ~ $ forum cinema
Que faut-il lire? Les contis annonces
et syst.annonces
sont
indispensables pour vous tenir au courant des annonces adressées à tout le
monde, et des informations concernant les moyens informatiques ---coupures,
salles, etc.
Il faut connaître l'existence de annonces.petites-annonces
pour
annoncer la vente de votre frigo ou la perte de votre stylo. Sinon, une bonne
partie des questions adressées à tuteurs auraient plutôt leur place dans
informatique.html
(écrire les pages Web),
informatique.materiel
(choisir son ordinateur) ou encore
informatique.tex
(utiliser LATEX).
Je regroupe trois contis dans cette catégorie :
bienvenue
qui contient les messages d'aide,
aide
pour poster des demandes d'aide concernant forum, et
essais
pour faire des essais de postage avant de se lancer
«en vrai».
annonces
Elle regroupe 4 contis :
annonces
(conti modéré), où sont redirigés entre autres les courriers
collectifs. Vous pouvez aussi y poster vos annonces; à cause de la modération,
le message mettra un peu plus de temps à appararaître4.
annonces.petites-annonces
accueille les petites annonces diverses et
variées, annonces.seminaires
les horaires et dates de séminaires
(toutes matières confondues), annonces.theses
les soutenances de
thèse. Il existe un autre conti d'annonces : syst.annonces
, qui
regroupe les annonces concernant le système informatique (coupures, nouveaux
programmes, etc).
cof
Elle regroupe 8 contis. cof
est
le plus général, pour discuter du fonctionnement du COF et de ses clubs. Ce
conti revit régulièrement après les AG... Les autres contis ont des noms
transparents : cof.annuaire
(élaboration de l'annuaire des élèves),
cof.as
, cof.bdtheque
, cof.dg
, cof.k-fet
,
cof.mega
, cof.soirees
.
divers
Elle regroupe 6 contis :
divers
, «pour parler de tout et de n'importe quoi»;
divers.aumonerie
traite de pratiques chrétiennes;
voir aussi societe.religion
; divers.bonnes-adresses
sert à s'échanger de bonnes
adresses de restaurants entre autres; voir aussi
loisirs.gourmandises
; divers.news
pour discuter des news Usenet;
divers.traductions
pour demander comment on dit
«capillotracté» en slovène; divers.www
a pour but de s'échanger des adresses Web
intéressantes. Ne le confondez pas avec
informatique.internet
(aspects techniques du réseau),
informatique.html
(écriture des pages Web) et
syst.webmaster
(le fonctionnement du site Web des élèves).
histoire
se trouve dans cette hiérarchie pour des
raisons... historiques; on n'avait pas pu se mettre d'accord pour savoir
si l'Histoire est une branche des lettres ou des sciences.loisirs
Elle regroupe 15 contis pour le moment :
loisirs |
Loisirs en général |
loisirs.anime |
Dessins animés |
loisirs.astro |
Astronomie |
loisirs.cinema |
Septième art |
loisirs.cirque |
Cirque |
loisirs.gourmandises |
Bonnes recettes |
loisirs.jeux |
Jeux de table |
loisirs.jeux.bridge |
Bridge |
loisirs.jeux.jdr |
Jeux de rôle |
loisirs.musique |
Musiques |
loisirs.robot |
Club Robot |
loisirs.sf |
Science-fiction |
loisirs.sports |
Sports variés |
loisirs.traques |
La Traque par Tmoy |
loisirs.tv |
Programmes télé |
sciences
Elle regroupe 9 contis :
sciences
(pour parler des sciences en général), et des sous-groupes
spécialisés (on sous-entend le préfixe sciences
) : biologie
,
chimie
, informatique
, maths
, medecine
,
physique
. Pour des raisons historiques, on y trouve également
linguistique
et sciences-sociales
.
lettres
Elle regroupe 3 contis pour le moment :
lettres
tout court, lettres.orthographe
et
lettres.philo
. Il existe d'autres contis concernant des matières
littéraires, même s'ils ne sont pas des sous-ensembles de lettres
;
c'est le cas de histoire
, des contis de linguistique et de sciences
sociales de la hiérarchie sciences
, et d'un certain point de vue de
divers.traductions
.
scolarite
Elle regroupe 3 contis :
scolarite
pour la scolarité à l'École en général,
scolarite.agreg
pour les informations sur l'agreg,
scolarite.debouches
pour échanger des vues sur cette question
brûlante. Cela dévie souvent vers societe.paperasse
...
societe
Elle regroupe 9 contis. S'y déroulent
de nombreux débats, souvent très vifs, au sujet de la société :
societe
tout court pour les questions générales,
societe.culture
pour les questions culturelles,
societe.droit
, societe.economie
, societe.education
,
societe.ethique
pour causer de morale et d'éthique,
societe.paperasse
pour les démarches administratives,
societe.politique
, societe.religion
.
syst
Elle regroupe 13 contis qui traitent des
prestations informatiques à l'ENS. syst
est le plus général, et est
lu notamment par le SPI. syst.annonces
accueille les annonces
concernant les salles, le système, les nouveaux programmes, les incidents,
etc.
syst.config |
Config conscrit |
syst.forum |
Fonctionnement de forum |
syst.games |
Jeux installés |
syst.gourous |
Activités des gourous |
syst.rezo |
Le rezo des élèves |
syst.salle_46 |
Problèmes en salle du 46 |
syst.salle_s |
Problèmes en salle S |
syst.salle_s.quatra |
Le 4a (machine des élèves) |
syst.salle_t |
Problèmes en salle T |
syst.tuteurs |
Activités des tuteurs |
syst.webmaster |
Site Web des élèves |
informatique
Elle regroupe 27 contis, qui
traitent de l'informatique pratique (car il existe aussi
sciences.informatique
pour l'informatique théorique). C'est la
hiérarchie «sérieuse» la plus développée.
informatique |
Questions générales |
informatique.crypto |
Crytpographie |
informatique.postscript |
Langage PostScript |
informatique.shell |
Le shell |
informatique.x11 |
L'interface graphique |
informatique.libre |
Les logiciels libres |
informatique.mail |
Courrier électronique |
informatique.html |
Pages Web |
informatique.internet |
Internet... |
informatique.materiel |
Matériel informatique |
informatique.tex |
LATEX |
informatique.typo |
Typographie |
informatique.lang
regroupe les contis consacrés à la programmation
(lang.c
, lang.c++
, lang.caml
, lang.java
,
lang.perl
, lang.sql
). Les questions concernant des langages
sans conti spécifique vont dans informatique.lang
tout court.
La hiérarchie informatique.os
regroupe les contis consacrés à des
systèmes d'exploitation (Operating System en anglais) :
os.linux
, os.macos
, os.microsoft
, os.unix
.
informatique.editeurs
accueille les discussions sur l'utilisation des
éditeurs de texte en général; informatique.editeurs.emacs
est
consacré à l'éditeur (x)emacs, informatique.editeurs.vi
à l'éditeur
vi(m).
alt
Cette hiérarchie «alternative» regroupe 38
contis à ce jour; ce sont les groupes les moins sérieux de forum, ceux où le
jargon de salle S et les private jokes d'informaticiens s'en donnent à coeur
joie, en particulier dans la sous-hiérarchie alt.bavardage
.
alt
est très hétéroclite : alt.alexandrins
(pour cultiver le
goût du ternaire), alt.disparition
(le «e» est interdit),
alt.revenentes
(le «e» est la seule voyelle autorisée),
alt.roman
sont l'occasion d'exprimer ses talents littéraires.
alt.questionaze
accueille les questions saugrenues (cours en euros du
franc belge, pourquoi les films sortent-ils le mercredi en France, en dessous
de quelle température la respiration se condense-t-elle, etc). Dans
alt.pirates
on trouve les messages de ceux qui se sont fait piratés
parce qu'ils ont oublié de se déloguer (si ça vous arrive, vous recevrez un
courrier des tuteurs).
Il y a d'autres contis dans alt
, vous les découvrirez bien assez
tôt...
Vous trouverez aussi la hiérarchie
ens.forum.archeo-forum.*
, qui contient les groupes de discussion de
l'ancien forum (avant 1998), ens.mailing-lists.*
(liste de diffusion
extérieure postées automatiquement dans forum; informatique pour la plupart).
control
et junk
sont deux groupes spéciaux qu'il ne faut pas
lire.
Le mois prochain, on expliquera comment aller de groupe en groupe, et comment s'abonner.
-- David Madore, Émilia Robin
Ce cours va s'étendre sur toute l'année. Il va passer en revue les différentes composantes d'un ordinateur, écran, mémoire, clavier, disques, etc, pour expliquer à quoi ils servent, quelles sont leurs caractéristiques, à quoi correspondent les sigles cabalistiques qui leur sont associés, etc. Il est destiné à des non-spécialistes, qui ont envie d'en savoir un peu plus sur cette chose qui encombre leur bureau...
Ainsi parle le cyber-patriarche :
«Il est certains objets et certaines matières qui possèdent une valeur en elle-même, que cette valeur soit tangible, comme dans le cas d'un Pomerol 19795, ou symbolique, ainsi que le serait un lingot d'or. Mais ces choses-là ne nous intéressent pas ici, car il est une denrée qui est la clé de bien plus de pouvoir, et l'enjeu de bien des conflits qui ont tiraillé notre monde; cette entité, c'est l'information. Et l'ordinateur, c'est fondamentalement une machine à emmagasiner, thésauriser, traiter et diffuser de l'information (d'où le nom : informatique). Avec lui, on peut enfin réaliser pleinement cet adage politique : les chiffres, on leur fait dire ce qu'on veut.
L'ordinateur, cependant, n'a pas la puissance de compréhension du cerveau d'un humain, et d'ailleurs il se fait également écraser par le chimpanzé, le dauphin et le desman des Pyrénées. Contre le cafard, il se défend correctement. En revanche, la mémoire de l'ordinateur est remarquable, et, sans être infaillible, on peut la qualifier de fiable.
Afin de faire comprendre une information à un ordinateur, il faut d'abord la présenter sous une forme qu'il peut appréhender. Cette forme, c'est le binaire. Dans la machine, tout est 0 ou 1, vrai ou faux. Cette information fondamentale s'appelle un bit. L'ordinateur traite des bits, beaucoup, et les retient.»
«Mais rien n'est binaire dans la vie!», s'exclame l'apprenti.
«Certes non, répond le maître. Mais ça peut s'arranger. Plusieurs bits ensembles permettent de faire beaucoup de combinaisons. Certaines combinaisons seront des lettres. D'autres représenteront des couleurs. Des sons. Des images. Avec quelques centaines millions de bits, on peut représenter un clip entier de Michael Jackson.»
«Mais si j'ai ces myriades de bits, que puis-je en faire? Quelle est l'information?»
«L'information, c'est que dans ces mêmes bits, j'aurais pu mettre une prestation de The Artist (formerly known as Prince). C'est cela, l'information : une possibilité. L'information est unique, mais sa puissance réside dans le fait qu'elle aurait pu être autrement. Et à bien des égards, elle est tout autant manipulable quelle que soit sa forme. On peut la copier, la transporter, dans les mêmes conditions, car un 0 pèse autant qu'un 1. Et c'est bien ce que va faire l'ordinateur.»
«Mais ces 0 et ces 1, où est-ce que l'ordinateur les stocke?»
«Là.» Et le sage tend son doigt vers des petites plaquettes grisâtres, alignées dans la carcasse de la machine éventrée. «C'est dans ces modules que l'information vit et meurt. Chaque bit est dans un système qui peut prendre deux états différents; le premier état code un 0, le second code un 1. On appelle ça un bistable.
Pour bien expliquer ça, prenons le cas du Normalien; il possède deux états stables : allongé dans son lit, et vautré sur un canapé de la KFêt. Quand il est dans un des deux états, il y reste, sauf au prix d'un effort (se lever et marcher); cet effort ne se prolonge jamais indéfiniment, et, rapidement, il retombe dans un de ses deux états stables. Dans l'ordinateur, c'est pareil : il y a une circuiterie, qui fait passer un courant, ou pas, et qui s'auto-entretient : quand il y a du courant, un jeu de transistors s'assure que le courant continue. Quand il n'y en a pas, les même transistors détruisent toute velléité de création spontanée d'un tel courant. La circuiterie conserve la mémoire de son état antérieur, tant qu'on ne la force pas, extérieurement, à changer d'état.
Une autre méthode est d'utiliser une toute petite batterie, qui a deux états : pleine, et vide. Elle est trop petite pour être raisonnablement à moitié pleine; de plus, elle fuit, et un système spécialisé s'occupe de refaire le plein, régulièrement, dans les batteries partiellement déchargées.
Tout ça revient à des transistors et des condensateurs, qui se fabriquent avec de fins fils de cuivre et d'aluminum, et du silicium. Le silicium, c'est un produit très courant : c'est le constituant principal du sable. Dans la puce que vous voyez là, pas plus large qu'un haricot, il y a un peu plus de 64 millions de bits, de quoi écrire l'intégrale des oeuvres de Balzac.»
«Et si on coupe le courant, il se passe quoi?»
«La même chose que si Dieu éteint le soleil : ça craint très fort. Dans le cas de cette mémoire, ça la vide. L'information meurt.»
«Et comment est-ce que les informations rentrent et sortent? Je suis sûr qu'Honoré, quand bien même il accepterait de le faire, ne pourrait pas rentrer dans le haricot, ni même dans un ananas.»
«Les données font comme tout le monde : elles prennent le bus. Regarde ces fils, jeune disciple, c'est ça le bus. Dans ces fils vrombissent des impulsions électriques qui codent les 0 et les 1; car on peut faire plusieurs sortes d'impulsions. Ces impulsions sont très rapides, et se propagent comme des vagues à la surface de l'eau. C'est là qu'on voit toute l'intangibilité de l'information : même agitée, l'eau reste de l'eau. L'information, dans le bus, est une agitation d'électrons dans du cuivre.
La vitesse, et le débit des informations, sont des éléments cruciaux, vitaux, fondamentaux et primordiaux de la bonne marche de la machine. C'est ce qui justifie la mort de Philippidès6. Tout est fait pour que l'information circule le plus vite possible, et le plus facilement possible, entre les différents éléments de l'ordinateur, sans pour autant rentrer en collision avec d'autres informations qui emprunteraient les mêmes voies. Chaque seconde, ce sont quelques milliards de bits qui parcourent allègrement ces câbles. Et pas un ne se perd! Un tel peuple en marche est la réalisation d'une utopie maoïste.
Médite bien cela, et après je t'expliquerai où et comment on modifie l'information.»
-- Thomas Pornin
Unix est un système multi-utilisateurs : les utilisateurs sont individualisés, ils ont chacun un compte auquel ils accèdent par un mot de passe. Chacun a le droit de faire ce qu'il veut sur son compte, mais il n'a pas le droit de modifier les fichiers des autres utilisateurs. C'est cette question des droits (ou permissions) que l'on va aborder dans ce numéro. On reprend ici un article paru dans le numéro 4 du Hublot, février 2000.
Sous Unix, on distingue trois sortes de droits : le droit de lecture, le droit d'écriture, et le droit d'exécution. Lire un fichier, c'est en prendre connaissance. Écrire dans un fichier, c'est pouvoir le modifier. Le droit d'exécution ne concerne que les programmes (aussi appelés, de ce fait, «exécutables»).
Un fichier a toujours un propriétaire, qui est, en règle générale, la personne qui l'a créé. Le propriétaire d'un fichier est le seul à pouvoir tout faire avec ce fichier. Lui seul peut l'effacer, et lui seul choisit qui a le droit de lire le fichier, de l'exécuter ou de le modifier. On distingue donc différentes catégories d'utilisateurs, qui sont :
litt95
, bio99
, math94
...);Les autres utilisateurs n'ont le droit de faire que ce que le propriétaire autorise. Un seul utilisateur a le droit de tout faire, et d'accéder à tous les fichiers : c'est root, le super-utilisateur, l'administrateur du système.
Pour savoir quels sont les droits d'un fichier, on
utilise la commande ls
avec l'option -l
.
Les lignes affichées commencent toutes par quelque chose comme :
-rw-r--r--
Ce sont ces caractères qui renseignent sur les droits. Le premier caractère donne le type du fichier; ici, comme rien n'est dit, c'est un fichier normal (donc pas un répertoire par exemple).
Ensuite, vous avez trois fois la même série de lettres : rwxrwxrwx
. Si
on lit la lettre, c'est que le droit est donné, si on voit un tiret à la
place, c'est que le droit n'est pas attribué :
r
c'est read
(droit de lecture), w
c'est write (droit
d'écriture), x
c'est execute (droit d'exécution).
rwx
indique les
droits du propriétaire du fichier, le deuxième les droits de son groupe, le
troisième les droits de tous les autres utilisateurs.
On apprend donc que le propriétaire de ce fichier a le droit de le lire et de
le modifier (rw-
); quand à tous les autres utilisateurs, groupe
inclus, ils ne peuvent que lire le fichier (r--r--
). Ce sont là les
droits d'un fichier normal.
Les droits habituels d'un répertoire sont les suivants :
drwxr-xr-x
Le d
indique qu'il s'agit d'un répertoire (directory).
Lire un répertoire, c'est pouvoir afficher son contenu; exécuter un
répertoire, c'est pouvoir aller dedans. Votre répertoire Mail/
, qui
contient les courriers que vous avez sauvegardés, a les droits suivants :
drwx------
Ça veut dire que vous, et vous seul, pouvez accéder à votre courrier, et le
lire. Le répertoire prive/
des conscrits a les mêmes droits.
La commande chmod
(change mode) sert à modifier les droits
d'un fichier, de la manière suivante :
chmod droits fichier
Elle a deux syntaxes différentes, le mode symbolique et le mode octal. On ne va parler ici que du mode symbolique.
Des caractères désignent successivement l'utilisateur, l'opération à effectuer et le droit considéré, suivant ce tableau :
Utilisateur | Action | Droit |
u (user) |
+ (ajouter) |
r (read) |
g (group) |
- (retirer) |
w (write) |
o (others) |
x (execute) |
Ainsi, la commande suivante sert à rendre exécutable le fichier
boprogramme
, pour son propriétaire :
chmod u+x boprogramme
Ses droits étaient -rw-r--r--
, ils sont désormais
-rwxr--r--
.
Ou encore, celle-ci sert à interdire la lecture du fichier secret
à
tous les autres utilisateurs, groupe inclus :
chmod go-r secret
Ses droits étaient -rw--r--r--
, ils sont maintenant les suivants :
-rw-------
.
Nous avons dit que, par défaut, tous les fichiers étaient lisibles par tout le monde, à l'exception du courrier électronique et de quelques autres. Autrement dit, tout le monde peut aller lire votre maîtrise ou vos programmes. Cependant, cette possibilité technique ne doit pas être considérée comme un incitation aux indiscrétions. La charte signée en début d'année est claire sur ce point (paragraphe 2.4) :
Tout utilisateur est responsable, pour ses fichiers et répertoires, des droits de lecture et de modification qu'il donne aux autres utilisateurs. En outre, il est interdit de prendre connaissance d'informations détenues par d'autres utilisateurs, quand bien même ceux-ci ne les auraient pas explicitement protégées.
Le débat est toujours ouvert : faut-il être complètement paranoïaque, et interdire complètement l'accès à son compte, y compris pour des données non confidentielles? Ou alors faut-il conserver une certaine transparence et n'interdire en lecture que ce qui est strictement privé, comme le courrier électronique?
C'est une question de responsabilité personnelle. Si vous préférez interdire tout regard extérieur sur votre compte, vous êtes libre de le faire; la commande est la suivante (en mode octal) :
chmod 700 ~
~
(tilde) c'est votre compte, 700
équivaut
en gros à go-rwx
. Aucun de vos fichiers ne sera visible pour
qui que ce soit, sauf vous. Il faut cependant savoir que, en cas de
problème, les tuteurs et les gourous ne vous seront d'aucune aide. Il
faudra aller voir l'administrateur-système.
Il vaut donc mieux ranger dans un répertoire spécial tout ce qui est
confidentiel, et interdire l'accès à ce répertoire. Les conscrits en ont déjà
un, qui s'appelle prive/
. Mettez-y les documents que vous souhaitez
protéger, et personne ne pourra les voir.
Vous pouvez aussi réunir dans un répertoire tout ce que vous
considérez comme public (texte d'une pétition, oeuvre commune, etc). Ce
répertoire est ordinairement appelé Public/
, ou
pub/
. Ou encore, vous vous contentez d'interdire en lecture
tout ce que vous considérez comme personnel, en laissant le reste ouvert.
Fichier
définissant et personnalisant le comportement de certains programmes
(.pinerc
, .ytalkrc
...). Le rc
veut dire
run command.
Ce sont aussi les fichiers de configuration qui définissent la taille, la
couleur et l'emplacement des fenêtres, les menus de fond d'écran, les couleurs
de ls
, etc. On détaillera ces fichiers de configuration dans le
numéro 13 du Hublot, en mars 2001.
C'est un environnement graphique développé pour Unix, et très ressemblant à Windows, tant par l'aspect que par les ressources qu'il consomme. Il regroupe à la fois un bureau, un certain nombre d'applications de base (courrier électronique, gestion des fichiers...) et des applications plus lourdes (traitement de textes...).
L'environnement lui-même n'est pas installé à l'École, mais certaines des
applications le sont quand même (jeux, utilitaires comme le gestionnaire de
fichiers kfm
, le générateur de fractales kfract
,
etc).
Il y a d'autres projets proposant une interface graphique agréable pour machines Unix; citons Gnome, Afterstep, WindowMaker.
Appliqué à un logiciel, signifie que quiconque en possède un exemplaire est autorisé à en user à peu près comme bon lui semble, en particulier le redistribuer (gratuitement ou pas) et le modifier. En particulier, ça siginfie que le code source (les secrets de fabrication) est disponible. Un logiciel libre n'est pas nécessairement gratuit. D'autre part, diffuser le code source d'un logiciel ne remet pas en cause les droits d'auteur.
Il existe un certain nombre de licences sous lesquelles sont distribuées les logiciels libres; la plus connue est la GPL (General Private Licence).
netscape
, pine
, Nethack,
LATEX, gimp
, Linux sont des logiciels
libres.
Contraire de libre... Le logiciel et son code source appartiennent à une société. On parle aussi de «matériel propriétaire» : les ordinateurs TotoTM n'acceptent que du matériel TotoTM (barrettes de mémoire, cartes, etc).
Ensemble de fonctions qui peuvent être incorporées à LATEX pour faire une tâche particulière (police spéciale, colonnes, etc...). Les packages LATEX seront expliqués dans le prochain numéro.
Le Hublot est le journal des tuteurs informatique de l'ENS. Il paraît chaque mois à 350 exemplaires. Il est également disponible sur le Web :
http://www.eleves.ens.fr/tuteurs/docs/hublot/
Rédaction : Émilia Robin.
Ont collaboré à ce numéro : Nicolas George, François Kahn, David Madore, Jérôme Plût, Thomas Pornin, Cédric Ware.
Merci à Hélène Duquennoy, Nadia Feraoun et Gilles Radenne pour leurs relectures.
Word est un produit de Microsoft, WordPerfect de Corel, StarOffice est un logiciel libre maintenu par Sun microsystems (après avoir été racheté à StarDivision), ApplixWare de Applix, Axene de Axene Inc.
L'utilisation
d'ApplixWare a été présentée dans le numéro 4 du Hublot, en
février dernier. Reportez-vous à notre site Web pour cet article :
hublot/hublot4/hublot4.html#asterix
.
Spécifications
à l'adresse suivante : http://msdn.microsoft.com/library/en-us/dnrtfspec/html/rtfspec.asp
.
La modération sera abordée le numéro 11 du Hublot, au mois de janvier.
Il est temps de le boire, soit dit en passant.
Euclès, selon Plutarque.